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JMB 2009 : Le bégaiement chez l'adolescent

Publié le 18 novembre 2009 par Taliax

AdolescentA l’adolescence, le bégaiement est chronicisé, il est ancré et il devient terriblement difficile de s’en débarrasser. Les parents, qui souhaitent le meilleur pour leur enfant, s’alarment de le voir en souffrance. L’acceptation du bégaiement de son enfant est certainement une chose atrocement pénible. Cela ne peut se faire qu’avec le temps. Voici les questions d’une mère d’ado qui bégait :

“Mon fils de 13 ans bégaie de façon inégale : en situation de stress, de fatigue… Il bégayait un petit peu vers 3 ans, plus cela a passé jusqu’à ses 9 ans.
Il a fait 2 ans d’orthophonie, puis vu un psychologue qui n’a pas identifié de trouble psychologique pouvant être à l’origine de ce bégaiement; il nous conseillait de ne pas y apporter trop d’importance, en pensant que cela passerait avec l’adolescence, comme c’est souvent le cas visiblement ?
Aujourd’hui, cela devient quand même gênant, et nous voudrions engager d’autres démarches pour l’aider à s’en débarrasser. Doit-on se tourner vers la thérapie comportementale ? Faut-il faire d’abord des tests pour évaluer la gravité du bégaiement (comme semble le conseiller le docteur Monfrais) ? Faut-il aller voir un orthophoniste, un phoniatre, … ? Et avez-vous des adresses à me donner ?
Merci beaucoup”

Marie-Claude Monfrais-Pfauwadel :

Dans sa campagne de cette année, la « Stuttering Foundation of America » a distribué un petit fascicule sur « les mythes du bégaiement », petit glossaire des idées reçues, rédigé par Greg Snyder entre autres. Un adolescent est quelqu’un qui bégaye depuis dix ans – il est dans un bégaiement développemental persistant… Les bégaiements développementaux durent entre un et quatre ans en moyenne (Ratner, Yairi)… en moyenne. Néanmoins toutes les thérapies sensées et fondées utilisées chez l’adulte sont applicables chez l’adolescent, en tenant compte aussi des difficultés existentielles de cette période.

« Double trouble », ainsi pourrait-on parler du bégaiement à l’adolescence.

Autre réflexion : on ne se débarrasse pas du bégaiement (pas plus que de la dyslexie, de la dyspraxie, du trouble attentionnel, …). On apprend à vivre avec et le début de toute thérapie est l’acceptation – et en premier par les parents. Je sais de quoi je parle !

Le bégaiement n’est pas un bouton qui dérange, une verrue qui fait moche sur la photo – cela fait partie de l’être. Alors c’est difficile pour les parents – qui souhaitent soulager leur enfant, lui éviter des écueils – d’attendre que le jeune ado exprime son désir et son souhait pour lui-même, et de respecter cela. Aucune thérapie n’est efficace si le patient n’est pas motivé. Cela ne se donne pas à la petite cuillère.

Les thérapies de groupe pour adolescents sont une bonne, une excellente avancée. Plusieurs orthophonistes spécialisées les pratiquent sur la région parisienne. La parole peut y circuler, s’affirmer, la communication s’enrichir, l’identité s’affirmer.

Aucun traitement initié par un médecin phoniatre ou une orthophoniste ne peut se faire sans un bilan qui doit d’ailleurs accompagner la demande d’entente préalable pour la Sécurité sociale.


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