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… Apologie du fiasco

Publié le 24 novembre 2009 par Magadit

… Apologie du fiascoJe ne suis pas plus forte qu’une autre. Je cumule plutôt les faiblesses comme on cumule les bon-points. Si je deviens masochiste en sus, j’aurai une image. Alors j’y travaille.

Je crois en pleins de choses et surtout en pleins de gens. Je crois qu’au fond je suis une femme qui aime aimer. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas amoureuse de l’amour pour autant. Ce ne sont pas les chimères qui m’attirent, ni les chabadabadas, ni même les papillons dans le ventre, les paumes moites et l’air imbécile. Enfin quoique…

Non mon truc à moi c’est les montagnes russes, c’est de vibrer à en crier, c’est d’avoir mal tellement c’est fort, et lendemain me laisser bercer par la douceur du quotidien, c’est d’être prise par surprise, collée au mur (parfois au sens propre comme au figuré), émue, trahie aussi. Ah oui par ce que mon autre truc à moi, c’est les histoires qui finissent mal, qui font mal, enfin en amour tout au moins. Alors à chaque fois j’ai l’impression d’exploser sous l’impact, je me disloque, je me répands (parfois au propre comme au figuré – bis) et je me promets de ne plus jamais recommencer.

Et je rempile à chaque fois. Evidemment. Je ne fais pas exprès pourtant, mais je crois que c’est trop bon de violer ses principes. Le tiède a si peu de saveur. La raisonnabilité (si si ça existe) a un gout d’ennui, la prudence un gout de déprime. Moi j’aime manger épicé, avoir des sueurs, me glacer les dents, me bruler la langue ! Alors petit à petit, je recolle les morceaux. Je suis un Terminator. L’amour me jette par la fenêtre ? M’en tape. I’ll be back.

Oh évidemment ce n’est pas parce qu’on sait qu’on s’en remettra que ça fait moins mal. Je ne kiffe pas particulièrement me prendre un mur. Je pleure comme tout le monde, je chouine comme tout le monde, je dors avec mon téléphone comme tout le monde. Chaque nuit je regarde clignoter inlassablement mon Blackberry en espérant qu’il passe au rouge, preuve d’un signe, signe de lui.

Je prends mon bain avec mon kit mains libres comme tout le monde, et dois surmonter des crises existentielles quand je dois me laver les cheveux comme tout le monde. Après tout s’il choisissait d’appeler justement là ?

J’arrête de me nourrir au cas où il reviendrait, et fou en l’air 5 ans de régime parce qu’après tout il ne reviendra pas. Alors,  je reprends la diète parce que justement c’est mort, et que je ne suis pas toute seule sur le marché. Et je me rejette sur le chocolat parce que le marché moi j’en veux pas. C’est lui qu’il me fallait. La douleur est sœur de la mauvaise foi, c’est la catharsis de mes mauvais penchants.

J’envois des mails post-rupture-animal-triste, comme tout le monde. Et je cherche à pirater sa boite mail comme tout le monde pour l’effacer. Je le zappe de Facebook, je le zappe plusieurs fois, comme tout le monde. Je le bloque, le débloque pour voir s’il m’a bloquée, j’efface son numéro, retrouve son numéro. Je brule toutes nos photos comme tout le monde…

Je l’aime, je le déteste. Je m’aime, je me déteste. Après tout, il y a de grandes chances pour que ce soit moi qui l’ai quitté. J’ai mal, et je fais le dos rond. Je lèche mes blessures comme tout le monde, puis je replonge plus ou moins rapidement dans le tourbillon de la vie. Je repars avec mes bleus, mes bosses, mes casseroles dignes de la cuisine d’un 5 étoiles. Je finis même par en rigoler. Je finis même par fêter ça, avec les amis, ceux qui ne me quittent jamais, ceux que je ne plaque jamais.

Je suis prête pour une autre aventure. Enfin non pas vraiment. Comme d’habitude je décide d’y aller tout doucement, j’ai l’impression d’être une rescapée. Enfin j’ai surtout l’impression de ramer ! Et malgré tout ça, les fiascos les échecs, les virages trop abrupts, les salauds (fallait bien que je le dise), les menteurs, les lâches et les autres, je n’ai pas envie de regretter et encore moins d’oublier.

J’aime aimer. C’est peut-être finalement ma force à moi. Je suis Saint-Georges à l’assaut des Garçons, Lancelot du Lac en quête du Saint Mâle, une plume Phénix, un poil coriace, et toujours un tantinet pouffiasse. Quoi qu’il en soit j’ai déjà hâte de foncer, de repartir sur mon manège, mon grand huit, ma grande échelle…


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