Je suis le cri

Je suis le cri de la détresse
Celui qui déchire l’infini
En sanglots longs de tristesse
Sans écho je me perds dans la nuit

Je ne suis pas le cri de l’amour
Celui qui refleurit tous les jours
Encore moins un cri de poésie
En rime à la plume de vie

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Je suis le cri de la souffrance
Celui qui hurle l’espoir au cœur
Je me heurte aux murs d’indifférences
Pour finir en râle de douleur

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Je ne suis le cri d’allégresse
Celui qui souligne la victoire
Encore moins un cri de gloire
Qui se finit en cri de liesse

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Je suis le cri de la guerre
Celui qui déclenche les enfers
De mon passage règne l’horreur
Les survivants crient de douleur

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Je ne suis le cri de délivrance
De la mère et de l’enfant
Encore moins un cri de jouissanc’e
En vibrato les cris des amants

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Je suis le cri qui se fond dans le ciel
Sans que ne sourcille l’éternel
Seuls les oiseaux répondent à mon cri
Leurs chants accompag’nent mon agonie

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Je ne suis le cri qui délivre
Quand le bonheur nous rend ivre
Encore moins un cri de joie
Quand on partage l’amour la foi

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Je suis le cri que charrie le vent
Je survis à la nuit des temps
Je ne suis le cri d’espérance
Je perdure dans le silence

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Je suis le cri de la terre
Je suis le cri de la mer
Je suis le cri des humains
Qui crient en levant leurs poings

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Je suis le cri qui se justifie
Par les souffrances d’autrui
Je ne suis pas le cri de l’amour
De peur je crie nuit et jour

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ariel boucher  / Altermonde-levillage

(Illustration : The Scream d’Edvard Munch)