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Penser l’après Ségolène Royal

Publié le 27 novembre 2009 par Philippe Thomas

C’est le chantier qui attend la gauche et en particulier le PS après les régionales. A Dijon, la moutarde Peillon & Royal fut une péripétie de plus dans le long feuilleton du déclin du PS. Ségolène Royal, dans sa volonté populiste de passer par-dessus l’appareil du parti, utilise tous les artifices médiatiques possibles. Créer un événement, se poser en victime de méchants apparatchiks, apparaître comme la prophète d’une rénovation plus rénovante que celle des autres : les ficelles sont grosses mais la dame du Poitou continue son petit barnum de chemin. L’ennui pour elle, c’est qu’on ne gagne pas seul et ce n’est pas le débauchage de Françoise Degois des grandes ondes vers la basse politique (un bien mauvais service rendu à la cause des journalistes politiques, désormais fatalement suspectés d’être peu ou prou au service de…) qui masquera l’hémorragie de ses collaborateurs écoeurés, dont Jean-Pierre Mignard, ancien président du fan’club Désirs d’Avenir. Sans parler des sondages récents ou de l’évaporation des militants socialistes dont Libération se faisait l’écho lundi…

Dans la région Poitou-Charentes, dont elle est la présidente sortante, son aura médiatique ne lui aura pas permis d’empêcher les Verts de constituer une liste Europe-Écologie ni le PCF (qui compte quand même 6 conseillers sortants) de faire liste commune avec le Front de Gauche. La partie n’est donc pas gagnée d’avance même si le bilan du mandat n’est objectivement pas mauvais. La droite fait profil bas (Raffarin ayant renoncé à mener la liste UMP) et c’est peut-être le plus habile stratégiquement : ne pas trop s’exposer quand on pense avoir peu de chances de gagner tout en étant prêt à encaisser une victoire si l’adversaire perd tout seul !

Or la chose n’est pas impossible, même si peu probable. Il se murmure en effet à gauche, et même au PS, qu’une candidature Royal aux présidentielles de 2012 plomberait complètement les chances de réaliser l’alternance et qu’ainsi, Royal serait la meilleure alliée objective de Sarkozy… Or, comment ouvrir la voie vers 2012 à une candidature de gauche plus crédible aux yeux de l’électorat sinon en sacrifiant en 2010 une candidate autoproclamée mais qui lasse de plus en plus son monde ?  Laisser perdre Royal aux régionales permettrait de de lever l’hypothèque qui pèse sur la gauche. Ce serait ainsi un beau gambit pour gagner ensuite sur l’ échiquier politique national. Utopie ? Voire… La gauche semble de toutes façons vouée à lacher quelques régions vu le carton plein réalisé en 2004 et c’est aux citoyens de jouer pour éviter d’être joués !


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