Pour que le populo se tienne tranquille, ferme son clapet et ne commence pas à se poser des questions existentielles, il n’y a pas trente six solutions. En fait il n’y en qu’une : y’a qu’à lui donner du pain et des jeux.
C’est la méthode panem et circences, mise jadis au point par les empereurs romains, qui postule qu’on peut faire avaler à peu près n’importe quoi à la plèbe à condition de ne pas radiner sur les distributions gratuites de miches et, surtout pas, sur les jeux du cirque, sur les combats de gladiateurs notamment.
Si d’aventure l’un ou l’autre de ces deux ingrédient vient à manquer c’est la cata politique assurée, le peuple se révolte et soutient le premier politicien qui lui promet du pain encore plus croustillant et des jeux toujours plus spectaculaires et si possible saignants.
Quand vous avez compris ça, vous avez compris l’essence même du modèle social et culturel français qui repose, comme chacun le sait, sur des allocations permettant à chacun de se payer sa (vraie) galette-saucisse quotidienne et sur des matchs de foot, joués si possible sans les mains et avec plein de buts marqués.
Evidemment, comme tout système de gouvernement, celui-ci a ses limites et requiert un pilotage de plus en plus fin au fur et à mesure que le temps passe. Que, comme c’est le cas en ce moment, les allocs viennent à se raréfier pour cause de pénurie des fonds publics ou d’exil fiscal des ces salauds de riches et il faut daredare accélérer sur les jeux du foot.
C’est dire si la menace de grève des matchs brandie par les syndicats de footeux ne doit absolument pas être prise à la légère.
« Restons Correct ! » n’a pas nécessairement envie de casser l’ambiance une veille de weekend mais, si elle devait être mise à exécution, le pire serait alors possible. Genre émeutes incontrôlables jusque dans les quartiers les mieux tenus et déferlement de hordes barbares venues pour égorger nos fils, nos compagnes et ce modèle national qui constitue le cœur de notre identité éponyme et que la planète entière nous envie.
Même pas sur en plus que l’instauration d’un service de stade minimum soit de nature à apaiser l’ire plébéienne
Donc chère Rama Yade, si vous nous lisez toujours, z’avez intérêt à vous remuer pour qu’on ne supprime pas la niche fiscal des professionnels du foot. Sinon nous ne répondons plus de Josette ni de Marcel.
Il serait dommage que vous gâchiez une carrière qui s’annonce particulièrement prometteuse faute du minimum syndical de discernement politique…