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J'ai testé pour vous : le vaccin contre la grippe A

Publié le 27 novembre 2009 par Ellie Page

On se lève toutes les deux minutes pour décaler nos fesses de trois ou quatre chaises. Un homme en blanc, charmant mais quand même pas tout jeune, se propose de répondre à nos questions. Des blouses médicales circulent, toutes retraitées les infirmières, il y a même Thérèse Delrieu (non, je n'ai pas écrit André Rieu... moi, je l'ai pas reconnue, mais on me l'a dit). Thérèse Delrieu, mais oui, l'une de nos deux conseillères générales - bonjour la parité, soit dit en passant - mais passons.

Heureusement, les infirmières ne sont pas assez âgées pour sucrer les fraises, car ça pourrait dissuader les relativement rares inconscients courageux inconscients dans mon genre qui ont décidé de se faire piquer.

Ce soir, il est 18h30, et je suis venue parce que.

J'ai décidé, voilà.

Je suis venue aussi parce que j'ai téléphoné au 02.54.08.35.00 et qu'on m'a dit de venir à 18h30. Je n'ai pas reçu de bon, mais on a accepté de me vacciner quand même. Ben oui, je l'avais lu quelque part, qu'on n'allait pas me refuser ma dose, quand même, quand y'en a 94 millions et que personne voulait y aller. Et pis bon, pour une fois qu'on a pléthore de médecins dans l'Indre, il faut savoir en profiter !

En arrivant dans l'ancienne école Madeleine Sologne, près de Beaulieu, petite pointe de nostalgie car j'y ai effectué un court temps d'enseignement il y a quelques années, comme titulaire remplaçante et parce que cette maternelle old fashion me rappelle un peu celles de mon enfance.

J'étais loin de soupçonner, à l'époque, en faisant quelques exercices avec une bande de gaminous dans la salle de motricité que je reviendrais pour y jouer moi-même au jeu des chaises musicales.

Quand j'entre dans le hall, après un petit jeu de colimaçon entre des bandes rayées, comme à l'entrée des attractions du parc Astérix, je découvre deux travées : "avec bon de vaccination" et "sans bon de vaccination". La première est remplie de gens qui patientent , la seconde, totalement vide. Pas d'autre suicidaire volontaire que moi, décidément. Du coup, le gentil retraité de l'accueil, qui me dit qu'on n'aurait pas dû me donner de rendez-vous sans bon, mais bon - alors, pourquoi la travée "sans bon" ? - me remet  en cinq sec le formulaire à remplir, et je passe sous le nez d'au moins trente autres condamnés.

Il faut que je lise la charte de vaccination scotchée au mur, que je certifie que je ne suis pas une folle dangereuse sous anti-coagulants et tout un tas d'autres petites cases à cocher, je fais contrôler par la première presbyte qui passe que je n'ai rien oublié, je lui rends le stylo que son acolyte rhumatisant m'a prêté, et me voilà parée.

Je peux aller m'asseoir sur le première chaise en plastoc tout au bout de la file.

Etrange cérémonie, vu de l'extérieur. On se demande quel rite sauvage nous pratiquons, quel divinité rigolote nos flexions de genoux peuvent bien honorer, quelle "ola" des postérieurs pour saluer quel exploit sportif au ralenti. Sans doute une course d'escargots.

Au bout de presque une demi-heure en compagnie de cette secte étrange, j'ai fait le tour de la salle de motricité, la bien nommée, après m'être relevée et rassise une bonne vingtaine de fois. Mais sans musique, hélas.

Etrangement, les convives de ce banquet sans table semblent détendus, presque joyeux. C'est une expérience encore inusitée  pour nous tous, même les plus âgés (qui sont les plus nombreux) que la vaccination de masse. Certains disent que cela leur rappelle leur passage à l'armée. Certaines disent que leur mari le leur ont raconté. Moi, ça me ramène au temps héroïque de la visite médicale scolaire, et le cadre n'y est pas pour rien et au coup de bague à BCG. Pas un souvenir glorieux, je le confesse.

...

Ayé, je suis prête pour mon entretien médical. Il est torché en trente secondes : sûr, il est mené par une généraliste, et non par une psychiatre. Et mon corps est indéniablement en meilleur santé que mon esprit déjanté.. enfin, pour le moment.

Après ça, le long couloir glacé baigné dans la pénombre dévoile enfin son secret. D'autres chaises en plastoc. Le jeu continue, c'est pas troooop cool ?

Mais là, en plus, il fait froid et on va devoir se partager en deux : les avec ou sans adjuvant. Moi, c'est avec, on n'est pas cintré à moitié, dans la famille. Tant qu'à faire une ...rie, autant la faire à fond.

Encore un bon quart d'heure d'attente. La piquouse est super rapide. L'infirmière n'a pas la maladie de Parkinson, elle pourrait néanmoins trembler de froid. Mais, apparemment, sa mission la motive. Je dévoile mon épaule, le monsieur qui remplit le formulaire avec le numéro de lot est heureusement aussi âgé que mon tonton Paul et il est obligé de vachement plisser les yeux pour recopier mon nom, chiche étant la lumière. Il ne peut donc théoriquement reluquer le haut de mon bras.

Voilà, ça y'est, je vais y passer. L'aiguille s'enfonce dans mon bras. Bah, même pas mal. Quand on a accouché au moins une fois sans péridurale, on peut tout endurer, y compris un discours de deux heures de M. Mayet... (non, ch'plaisante, une heure... à peine...) A propos, vous avez remarqué ? Sapin ça rime avec Jospin ! J'y pensais en voyant leur photo à tous les deux pendant l'hommage à Jean-Yves Gâteaud...

Mais qu'est-ce que je raconte ? Déjà les effets secondaires ? je sens mon cerveau qui ramollit, me coule par les oreilles.

Non, en fait, le lendemain soir, j'ai des courbatures, vaguement mal à la gorge, la tête qui tourne un peu et sans doute un chouïa de fièvre, mais aussi, y'avait 23 élèves absents à l'école ce jeudi, et chuis comme qui dirait, fatiguée comme une fonctionnaire de l'Education nationale après une semaine sans grève.

Bref. Je ne sais pas si vous devez vous faire vacciner, mais moi, je l'ai fait.

Les coordonnées et les horaires d'ouverture du centre de vaccination sont ICI (mais ce sera fermé lundi 30). A vous de décider.


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LES COMMENTAIRES (2)

Par Clémence R.
posté le 09 décembre à 19:02
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Vous n'avez vraiment pas de chance ! je viens d'être vaccinée ce mercredi 09/12/09 et tout le personnel réquisitionné était jeune : du charmant jeune homme à l'accueil,au médecin femme de moins de 30ans,à l'infirmière pas si âgée que çà jusqu'à à la jolie jeune fille de la salle de repos. Pas de jeux de chaises musicales,beaucoup de personnes de tous âges et surtout de très jeunes enfants le tout en moins d'une heure d'attente.Comme quoi, certains ont le don de faire tout"un fromage" d'une simple séance de vaccinations comme au temps de notre enfance au centre social rue Rabelais. Pas difficile de deviner que vous êtes dans l'enseignement réf:Sapin,Jospin,Gateaud sans accent circonflexe svp.qui sont totalement hors sujet.

Par Clémence R.
posté le 09 décembre à 18:55
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Vous n'avez vraiment pas de chance ! je viens d'être vaccinée ce mercredi 09/12/09 et tout le personnel réquisitionné était jeune : du charmant jeune homme à l'accueil,au médecin femme de moins de 30ans,à l'infirmière pas si âgée que çà jusqu'à à la jolie jeune fille de la salle de repos. Pas de jeux de chaises musicales,beaucoup de personnes de tous âges et surtout de très jeunes enfants le tout en moins d'une heure d'attente.Comme quoi, certains ont le don de faire tout"un fromage" d'une simple séance de vaccinations comme au temps de notre enfance au centre social rue Rabelais. Pas difficile de deviner que vous êtes dans l'enseignement réf:Sapin,Jospin,Gateaud sans accent circonflexe svp.qui sont totalement hors sujet.

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