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la femme est l’avenir de la planète

Publié le 27 novembre 2009 par Polluxe

Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution, on entend beaucoup parler de réduction des gaz à effets de serre, d’économie d’énergie, d’énergie propre, de taxe carbone. Mais il y a un sujet peu évoqué : l’augmentation de la population mondiale. Et pourtant… Comme le dit le dernier rapport de l’UNFPA (Fonds des Nations-Unies pour la population) « les gaz à effet de serre ne s’accumuleraient pas de manière si dangereuse si le nombre des habitants de la planète n’augmentait pas si rapidement ».

Réduire d’un coté la pollution ne suffira pas si dans le même temps la population mondiale continue à augmenter de manière exponentielle. Et cela concerne aussi la raréfaction des ressources naturelles, la sur-pêche, la déforestation ou l’épuisement des sols… Déjà les terres commencent à manquer et de grands pays comme la Chine, l’Inde ou l’Arabie Saoudite louent des terres en Afrique pour nourrir leur propre population. Au point que certains parlent de néo-colonisation : « Avec le phénomène de la location des terres, il n’y a que les acteurs qui changent, ce n’est plus les Européens qui vont coloniser les terres d’Afrique, mais ce sont les pays asiatiques qui mènent le jeu cette fois-ci en Afrique. »

La population est au cœur de tous ces sujets, pourquoi n’en parle-t-on jamais ? Serait-ce démodé ou tabou ?

Il y a aujourd’hui 6,8 milliards d’humains, soit environ trois fois plus qu’en 1950 (1).  Les projections varient entre 8 Mds et 11Mds d’habitants en 2050 (2), selon le niveau de la fécondité.
Certains pays ont depuis longtemps fait leur transition démographique et ont retrouvé un équilibre avec un taux d’accroissement naturel faible (inférieur à 10 p. mille soit 1 % par an) ; c’est le cas des pays d’Europe et d’Amérique du Nord, de l’Australie, du Japon, de l’Argentine, de l’Uruguay… D’autres ont encore un taux d’accroissement naturel (TAN) fort (supérieur à 20 p. mille soit 2 % par an) ; c’est le cas des pays d’Afrique à l’exception de l’Afrique du Sud.
La situation des pays émergents comme la Chine ou l’Inde est un peu particulière : leur TAN est intermédiaire (14 p. mille en Inde) ou faible (6 p. mille en Chine) mais il porte sur un “stock” de population important, d’où une augmentation de population en volume encore élevée. Ces deux pays comptent aujourd’hui à eux deux 2,5 Mds d’habitants, l’Asie 4 Mds et l’Afrique un Md. C’est dans ces régions du monde que la question démographique va  donc se jouer, via la fécondité.

Dans son rapport Les femmes, la population et le climat (3) l’UNFPA propose de mettre la population, et en son sein les femmes (si je puis dire…), au coeur du débat sur les changements climatiques. Pourquoi les femmes ?
Parce que le meilleur moyen de diminuer la fécondité est de développer l’éducation des filles, notamment au niveau secondaire, comme le signale un ancien rapport pour les Nations-Unis (4). Les femmes mieux éduquées ont un meilleur accès à la santé, une meilleure insertion économique, un sentiment d’autonomie plus grand, un mariage plus tardif… et au final moins d’enfants. L’UNFPA propose aussi de relancer les politiques de planning familial en les modernisant :

Le contrôle de la population, au sens où un gouvernement promulguerait des ordonnances et des cibles concernant les niveaux de fécondité, n’a pas de place dans la définition contemporaine des politiques basées sur les droits. Ce qui est conforme à l’éthique — et à longue échéance bien plus efficace que les contrôles gouvernementaux —, ce sont des politiques qui permettent aux femmes et à leurs partenaires de décider par eux-mêmes s’ils veulent avoir des enfants et à quel moment, ainsi que des mesures qui promeuvent l’égalité entre les sexes dans tous les domaines de la vie économique et sociale.
La recherche démographique a démontré depuis des décennies que, chaque fois que les femmes et leurs partenaires peuvent mettre à profit des services de planification familiale centrés sur le client, le taux de fécondité tombe. Surtout quand ils se combinent avec l’offre d’une éducation aux filles et de perspectives économiques aux femmes, les services et produits de planification familiale réussissent tout particulièrement à retarder l’âge de la première grossesse et à diminuer le nombre d’enfants par famille. (3)

A l’occasion du sommet de Copenhague, le Danemark qui est en pointe sur les questions écologiques, souhaite justement inclure la question démographique au sein du débat sut le climat. Bonne idée. D’autant que les populations en forte croissance démographique sont les plus menacées par les changements climatiques :

En décembre 2008, le Forum asiatique des parlementaires pour la population et le développement a déclaré: “Il y a de forts liens et une corrélation marquée entre la croissance démographique et les émissions de gaz à effet de serre qui sont à l’origine des changements climatiques, et … les communautés connaissant une forte croissance démographique sont aussi les plus exposées aux effets négatifs des changements climatiques, comme la pénurie d’eau, les mauvaises récoltes, la hausse du niveau des mers et la propagation des maladies infectieuses.”(3)

A suivre donc.

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Sources :
(1) Site de l’INED, où l’on peut naviguer depuis le continent jusqu’au pays pour la population, l’accroissement naturel ou la fécondité, mais aussi pour les pyramides des âges.
(2) Site de l’UNPP, où l’on peut voir les différentes projections à l’échelle du monde, d’un continent ou d’un pays.
(3) Face à un monde qui change : les femmes la population et le climat. UNFPA, état de la population mondiale, 2009.
(4) L’éducation est-elle le meilleur moyen de contraception ? Population Reference Bureau, 2000.

Tagged: climat, démographie, femme, pollution

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