Une délégation de la CASE à Stuttgart

En matière de développement durable, il y a ceux qui trompettent et ceux qui travaillent, ceux qui parlent et ceux qui font. Peu de collectivités ont autant fait que la CASE pour le développement durable. Et ce n'est qu'un début...

Revenons sur ce voyage-éclair d'une délégation de la CASE en Allemagne. Nos voisins d'outre-Rhin ont dix ans d'avance sur la production d'énergie renouvelable, qu'il s'agisse d'éoliennes ou de méthanisation.

 La méthanisation nous intéresse beaucoup. Pourquoi ? D'une part, pour chauffer à meilleur prix la future piscine intercommunale, d'autre part parce que la CASE dispose d'un important gisement de déchets verts, tontes de gazon et autres, gisement collecté dans nos poubelles ou dans les déchetteries gérées par l'agglomération.

Ces déchets verts, auquel on peut ajouter nos débris de repas fermentescibles, des boues de station d'épuration, et des sous produits de l'agriculture constituent ce que l'on appelle une biomasse. Cette biomasse peut être valorisée pour produire, assez simplement, du gaz " naturel " : le méthane.

Le méthane obtenu par "digestion" de la biomasse est utilisé pour faire tourner un générateur, produisant à la fois électricité et chaleur. La chaleur peut chauffer une piscine, un éco-quartier... Lorsqu'elle est produite par co-génération, l'électricité bénéficie d'un tarif de revente avantageux et garanti pour 15 ans auprès d'EDF.

Est-il possible de chauffer la future piscine en valorisant nos déchets verts ?

Nous avons cherché une part de la réponse en Allemagne. Qu'avons nous vu ?

Dans le Bade-Wurtemberg, on trouve des unités de méthanisation, fiables, peu nuisantes, implantées dans de nombreux villages. Mais le plus frappant, c'est la conversion voire la reconversion du monde agricole vers la production de bio-énergie.

Lors de notre première visite, l'agriculteur nous a expliqué qu'il a fait construire deux stations de méthanisation, produisant chacune environ 500 kwh. Pour alimenter ces deux stations, il cultive 300 hectares...
Il ne cache pas que la production d'énergie renouvelable est beaucoup plus rentable que la vente de produits agricoles et que sa production agricole est devenue accessoire. Le maïs produit sert principalement à produire de l'énergie, l'agriculteur s'est reconverti dans la production de bio-énergie. Et gagne largement sa vie. Ce n'était pas l'objet de ce voyage d'études, mais cela donne à penser sur l'évolution de nos sociétés.
La visite d'une seconde station nous a permis de vérifier la diversité de l'usage fait des thermies. La chaleur produite y sert à sécher rapidement, par ventilation chaude, le bois d'une scierie située de l'autre côté de la route...

La technique employée pour la méthanisation est relativement simple et le savoir-faire requis est proche d'un domaine que la CASE maîtrise bien : une unité de méthanisation ressemble beaucoup à une station d'épuration...

Alors, utiliserons-nous nos tontes de gazon pour chauffer une piscine ? La perspective est intéressante et ce voyage a confirmé la fiabilité de la méthode. Toutefois, bien d'autres problèmes subsistent, notamment celui de l'implantation en milieu urbain : il faut un peu de place et la réglementation impose 100 mètres de distance entre l'unité de production de gaz et un établissement recevant du public.
En Allemagne, les unités sont installés au cœur des villages, dans les cours de ferme... A Louviers, l'intégration dans la ville d'une station de méthanisation pose d'abord un problème foncier. Nous y travaillons.