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Dominique Strauss Kahn en radical trop chic

Publié le 28 novembre 2009 par Exprimeo
Dominique Strauss Kahn a un positionnement qui l'éloigne des réalités populaires qui sont la base de la reconquête du PS. L'actuelle popularité de DSK dans les actuels sondages est le fruit de deux facteurs classiques dans la vie politique Française : - l'économiste reconnu, - le goût médiatique pour une compétition incertaine qui fait vivre l'adrénaline donc le spectacle. Sur ce second point, pendant de nombreuses années, au moment du lancement d'une présidentielle, la rumeur veut que les reporters recevaient un bréviaire de la "bonne campagne" : pas de pronostic établissant un score définitif, - donner la priorité aux sondages avec des scores serrés, - mettre en doute les sondages faisant apparaître des écarts importants, - prolonger le suspense sur l'issue du scrutin. Toutes ces mesures visent à entretenir l'excitation en montant en épingle l'aspect sensationnel de la compétition, ce qui attire l'attention et fait vendre l'information. Dans cette logique, la presse recherche systématiquement le challenger qui va troubler le jeu politique classique. Les médias Français n'échappent pas à cette logique, loin s'en faut. A chaque présidentielle, ils sont à la recherche du "nouveau candidat" supposé bousculer les cartes : Montand, Coluche, Tapie, Chevènement, Delors … DSK peut compter sur cette réalité et en bénéficier largement. Il n'est pas le seul. Cette logique médiatique va tourner et impacter d'autres profils. Seconde réalité Française ancienne, le créneau de l'économiste reconnu. Là aussi, c'est une réalité traditionnelle des positionnements. Raymond Barre, Jacques Delors ont été des exemples récents d'économistes reconnus. Ce créneau est particulier. La technicité du bénéficiaire le dédouane de l'aspect politicien. Bien davantage, ce positionnement technique rassure et donc donne naissance à un socle de confiance. DSK peut donc compter sur deux atouts importants. Mais, il doit compter aussi avec trois obstacles majeurs. Tout d'abord, le calendrier de la primaire socialiste. Plus cette primaire débutera dans un calendrier éloigné de la présidentielle, plus la participation de DSK deviendra problématique. De facto, un début de primaire dans le premier trimestre 2011 semble incompatible avec la logique du "retour éventuel" de DSK. Ensuite, le désir d'élection n'est pas vote. Ces profils d'économistes reconnus qui peuvent être le recours sur des bases politiques nouvelles sont orphelins de victoire. Il n'y a pas un exemple de succès à partir d'un positionnement de ce type. Enfin, le virus de la crise mute sur le plan politique. Les égocentrés, qui font les gros bataillons d'une élection moderne, sont favorables aux idées simples. Ils sont consommateurs de solutions claires, rapides, appliquées à leur quotidien de proximité. Les grandes données internationales ne sont pas leur univers. Par conséquent, le discours de l'économiste réputé leur apparaît souvent très lointain. Bien davantage, le cursus par le FMI peut leur apparaître décalé voire même à l'origine d'une appartenance aux milieux financiers qu'il importe de sanctionner ? Pour toutes ces raisons, le retour de DSK dans le circuit présidentiel pour 2012 paraît délicat et incertain. Il est devenu trop "radical chic" dans un contexte qui s'annonce très sportif parce qu'il est probable que la présidentielle 2012 vivra des débordements d'expressions directes peu habituels imposant des tempéraments de choc pour résister à de telles épreuves imprévisibles. Ce sera probablement la capacité à faire vivre l'émotion humaine qui fera la différence et non pas l'expertise chiffrée.

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