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deuxième jour de traitement

Publié le 25 octobre 2009 par Candide Candidate Aux Candida
Après le diagnostic du médecin mercredi soir, candida avec inflammation, j'ai été prise d'une espèce de stupeur glacée: pas encore cela. Le médecin, dans un silence absolu, remplit sa prescription, anti-fongique oral, anti-fongique vaginal, crème.
- Je ne peux pas prendre cette prescription, j'ai un historique de douleurs, il faut que vous sachiez....
- C'est tout ce que la médecine a à vous offrir. Au revoir Madame. (il se lève et me montre la porte)
Je me vois encore me faire décaper l'intérieur du sexe, et je redoute un cycle de douleurs chroniques dans les prochaines semaines, comme c'est arrivé tant de fois.
J'ai pris, après maintes hésitations, le comprimé de Fluconazole le soir même, et inséré l'ovule de Terazol avant de me coucher. L'infirmière me dit: "Ce genre de chose ne passe jamais sans traitement".
Aujourd'hui, vendredi matin, trente-six heures plus tard, ça chauffe. Je sens des bulles d'air. La douleur, parfois aigüe, parfois diffuse, m'accompagne tout le temps. Là, j'ai un diagnostic, un traitement. Est-ce que cela change quelque chose, je ne suis qu'un sexe au couteau, jambes écartées, comprimés de lactobacilles à portée de la main, toujours à l'affût d'une redoutable infection. Réelle ou imaginaire.
Est-ce que c'est dans ma tête ou dans mon sexe. Mon sexe est-il dans ma tête. Est-ce que j'induis mon mal.
Pourquoi un jour dans ma vie j'ai pu porter des jeans serrés, des string, me croiser les jambes pendant des heures, porter des tampons, faire l'amour sans contrainte, manger tous les desserts que je voulais sans craindre de nourrir les méchants candida et ne penser à mon sexe autrement qu'avec reconnaissance pour tous les bonheurs qu'il me donnait, pourquoi cela est-il devenu un rêve, une idée farfelue. Mon sexe devenu le lieu central d'un mal inquiétant, jamais totalement endormi, qui me positionne dans le monde comme étant l'apôtre de la bonne alimentation et d'un mode de vie sain alors que je n'en ai rien à foutre. Je veux faire l'amour dans toutes les positions et pendant des heures. Je veux faire des folies et être libre dans mon corps. Je veux vivre, vivre, vivre, sans souffrir constamment dans ma féminité. Je ne suis que ce sexe, je ne suis que cela. Et pourtant, Dieu seul sait à quel point je suis loin de l'exaltation des sens ces jours-ci.
Ce sexe rendu central dans ma vie, je vais lui laisser le champ libre. Je vais le laisser s'exprimer. Ses manifestations intempestives sont au coeur de mes journées, maintenant je le dis. Il faut que je me délivre, je me sens trop impuissante.

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