J'ai trouvé sur le blogue d'une femme souffrant de vestibulite ce questionnaire qu'elle a rédigé à l'intention de son amoureux et auquel il a gracieusement répondu. C'est très intéressant. Ce qui ressort de ce texte, c'est que non, nous ne nous ferons pas nécessairement abandonner parce que nous ne pouvons pas avoir de coït vaginal avec notre homme. La clé de l'harmonie entre un couple, c'est la communication, mais pas dans le sens de déverser sur l'autre notre impossibilité d'accepter que nous ne pouvons pas le rendre heureux parce que nous ne pouvons pas "faire l'acte". Le remord et la culpabilité de n'être pas "une vraie femme" ne doit pas nécessairement être déversée sur notre homme constamment. Cela ne nous soulagera en rien, et cela l'accablera. Le remord et la culpabilité sont une forme subtile d'apitoiement. "Nous avons toutes les raisons du monde de nous apitoyer, mais aucune n'est bonne".
Comment faire, alors, pour sortir de l'horreur de l'impuissance? En parler à d'autres femmes. Nous échanger un maximum d'informations, en donner aussi aux médecins que nous consulterons. (il y a plusieurs associations qui existent et qui ont pour mission de faire connaître les maladies vulvo-vaginales à la profession médicale, et soutenir les femmes dans leur souffrance). Les médecins sont bizarrement souvent peu familiers avec ces douleurs souterraines, difficiles à diagnostiquer de façon précise. Et chaque femme est différente, ne réagira pas nécessairement de la même manière qu'une autre aux traitements qu'on lui proposera. Oui, il est de notre devoir si nous voulons être entendues, prises au sérieux et traitées de façon correcte, de parler, de faire savoir, de nous informer. Sinon nous nous languirons dans l'aigreur, la peur et l'humiliation.
L'homme qui nous aime n'est pas idiot. Il comprend qu'il ne veut pas nous faire subir quelque chose qu'il ne voudrait jamais qu'on lui impose (des souffrances physiques indicibles).
Si les douleurs vulvo-vaginales nous font souffrir de façon centrale dans notre féminité, ne faisons pas souffrir inéluctablement nos hommes dans leur masculinité... On leur dit qu'ils sont beaux, qu'ils sont bons, et qu'on les aime à mort, en leur mettant la main au cul de temps en temps, pour lier le geste à la parole. Si un homme sent que son pénis et ses envies sexuelles sont essentiellement source de douleur, il peut souffrir fortement, plus qu'on ne peut penser peut-être, des effets collatéraux de la maladie. Pensons-y lorsque nous sommes en crise.
Je serais curieuse de savoir combien de femmes ont laissé leur conjoint, avant qu'eux-mêmes ne le fassent, pour justement "décider quelque chose de définitif plutôt que souffrir l'agonie du doute perpétuel sur la relation".