Magazine Bien-être
Extrait d'un article du site "passeport santé" :
Matthieu Ricard: «Méditer, c'est atteindre la liberté d'esprit»
17 septembre 2009 – Au-delà du regard parfois mystique qu’on lui porte, la méditation est une pratique terre-à-terre qui permet de maîtriser ses pensées et d’atteindre une certaine liberté d’esprit. C’est l’essence du message qu’a livré le moine bouddhiste Matthieu Ricard, dans le cadre d’un séminaire sur la méditation qu’il a animé à Montréal.
Français d’origine vivant maintenant au Népal, Matthieu Ricard soutient que méditer « permet essentiellement d’apprendre à mieux se connaître soi-même et de cultiver une manière d’être optimale, axée vers le bonheur et l’altruisme ».
Un état de pleine conscience
Selon lui, l’introspection qui découle de la méditation régulière n’appelle pas tant une remise en question de soi-même qu’un recentrage sur ce qui est positif en soi.
« S’il est vrai que tant nos qualités que nos travers forment notre identité et qu’il faut savoir s’accepter tel qu’on est, se changer soi-même par la méditation, c'est éviter de devenir esclave du flot des pensées négatives qui inondent l'esprit », a-t-il expliqué.
Pour quiconque craindrait de perdre son identité en méditant, Matthieu Ricard répond qu’au contraire, la méditation apporte un état de pleine conscience, de lucidité qui nous rend moins vulnérables à ce qu’il appelle les « enchaînements mentaux ».
D’après le moine bouddhiste, nos émotions amplifient souvent la réalité : ce qui était attrayant devient indispensable; ce qui est déplaisant devient détestable.
Aussi, méditer permet d’être moins vulnérable aux agitations extérieures, tout en étant plus à l’aise dans les relations sociales.
« Le vrai bonheur, c'est d'avoir la maîtrise de son esprit et de le libérer des émotions destructrices : voilà l'esprit de la méditation », a conclu l’interprète francophone du dalaï-lama.
Méditation : Comment méditer?
D'abord, on choisit un moment et un lieu calmes. Le matin, par exemple.
Ensuite, on s'assoit de façon équilibrée (en tailleur) : colonne vertébrale droite, jambes croisées, épaules vers l'avant, menton légèrement rentré. Puis on ralentit le flot de ses pensées, sans toutefois s'anesthésier : on reste dans un état d'esprit stable et clair. Les yeux restent entrouverts et le regard vague, en fixant le vide légèrement à l’avant de son nez. Les mains sont posées l'une dans l'autre (la droite dans la gauche), ou encore sur les genoux. La pointe de la langue se pose dans la cavité du palais, derrière les dents.
On cherche à être ni tendu, ni relâché. Puis on se concentre sur sa respiration : on prend conscience de l'air qui entre et sort des narines. On suit le souffle tel qu'il se présente. Il y aura inévitablement des distractions extérieures ou des pensées perturbatrices. On les constate, sans leur accorder d'importance ou les alimenter, et on les laisse passer « comme un oiseau qui passe dans le ciel sans laisser de trace ».
On ne doit pas culpabiliser d'être ainsi distrait : on se recentre tout simplement sur sa respiration. Pour s’aider à se recentrer, on peut répéter un mantra si on le souhaite.
« Pour connecter avec son esprit, il vaut mieux effectuer de courtes séances de méditation sur une base régulière - tous les jours ou tous les deux jours, par exemple, plutôt que de faire de longues séances irrégulières », insiste Matthieu Ricard.