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Aventurier de l’extrême trop extrême

Publié le 30 novembre 2009 par Mrbrown
La plupart du temps, les contrats d’affermage précisent la répartition des travaux entre fermiers et affermants.
Les deux qualifications, concession et affermage, peuvent très bien co-exister dans le même acte contractuel.

Blam.
Ca a sûrement du sens pour l’Homme au pantalon en Tweed qui s’affaire devant l’aventurier de l’extrême.
Pour une poignée de fondus du droit administratif, spécialité du contrat public aussi.
Pas pour lui, l’aventurier, la gorge sèche, des sueurs froides, il est pâle comme la mort.
Et pourtant il a survécu à bien pire, des séances de cinéma hardcore, à la découverte des films de Joel Schumacher, aux dimanches midis chez Mamie, aux roploplos de Tata Monique.
Mais là, c’était trop. L’expérience ultime.
L’autorité délégante prend à sa charge les frais de première installation.
Car l’Homme au pantalon en Tweed ne s’arrête jamais de parler.
Deux heures, trois heures, cinq heures du même cours dans la même journée.
Il avait été prévenu. Fondement des contrats publics.
Cela s’annonce bien pire que tous les High School Musical de la terre.
Et ça l’était.
Combinaison de la régie et contrat d’affermage, en y reconnaissant une forme contractuelle à part entière.
Les minutes passent, inexorablement. Et pourtant, l’aventurier de l’extrême est dans un autre espace temps.
Là où il se trouve, les mots claquent. Substantiel, exploitation, délégation de service public, régie intéressée.
Il ne comprend pas. Il ne connaît pas ce langage.
Sa montre s’est arrêtée depuis plus de 3 heures.
Ou depuis un simple petit quart d’heure.
Il ne sait plus. Tout est flou ici.
L’Homme au pantalon en Tweed parle au ralenti, marche au ralenti, et pourtant l’aventurier de l’extrême ne peut pas suivre. Il ne sent faible, stupide.
Il entend parler d’arrêts (Arrêt du 7 avril 1999, Commune de Guilherand – Granger), de services, de contrats. Il est au purgatoire, et a un avant goût de l’enfer.
Dans un râle l’aventurier de l’extrême retranscrit tout ce qu’il entend, parce qu’il le doit.
La controverse du marché d’entreprise de travaux publics devient toute sa vie.
Il se sent coupable, il mérite de subir pareil affront.
Et pendant qu’il écrit, que sa plume s’écrase sur le papier dans un geste d’une intense bravoure, il lutte contre la douleur, l’épuisement, le désintérêt extrême et continue, survit à la fin de l’expérience.
Comme si sa vie en dépendait.
Déjà 9 heures de torture.
Ces marchés ne respectent pas l’interdiction du paiement différé, qui est d’ordre public (Arrêt CE 30 juin 1999 Département de l’Orne). Le code de 2001 interdisait les METP en obligeant à dissocier la construction et l’exploitation de l’ouvrage et en confirmant l’interdiction du paiement différé.
Quelqu’un tousse.
Il se réveille. Pendant un instant, l’homme au pantalon en Tweed est entré dans son esprit.
Il a violé son âme, et en a aspiré tout ce qui la constituait. L’Homme au pantalon en Tweed est un voleur de vie.
Et l’aventurier de l’extrême un mets de choix.
La DSP permet la réalisation d’investissement coûteux sans recourir à l’emprunt de la part de la collectivité.
A cet instant, l’aventurier de l’extrême n’en peut plus.
Encore 2 heures 40 de cours à tenir.
C’était trop.
Sortant son sabre de 2 mètres, qu’il avait astucieusement caché dans un étui de gâteaux Hannah Montana au goût Hip Hop Country, il ne blesse personne.
Oh non, il laisse ça aux lycéens américains, aux facteurs et aux conducteurs bourrés.
Lui son nindo, c’est France Telecom. Et il éclabousse son cours à moitié écrit, à moitié ronflé, de sang rouge vif, à la chaleur éphémère.
L’Homme au pantalon en Tweed, lui, est imperturbable.
Cela arrive tellement souvent après tout.
Les investissements à la charge du service public sont faibles, ce sont donc un affermage.
Eh bien oui. Il y a quand même plus important que cet acte de détresse ultime.
En même temps, l’inscription à ce master en était déjà un.

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