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Dominique Paillé : "l'histoire-géographie ne sert à rien"

Publié le 30 novembre 2009 par Bravepatrie

L’immense talent de Frédéric Lefebvre avait failli le faire passer inaperçu : porte-parole bis du parti majoritaire, ancien député des Deux-Sèvres malheureusement écarté suite à la vague bleue de 2007, Dominique Paillé vivotait jusqu’à présent dans l’ombre de son illustre collègue à la chevelure léonine.
La récente conversion à Twitter de ce dernier a enfin laissé du champ à Junior, comme on l’appelle affectueusement à l’UMP, qui a pu s’exprimer sur les ondes d’une radio nationale. Et avec quel brio !
C’est ainsi que ce matin, sur France Inter, M. Paillé a pu démontrer que l’interdiction de bâtir en hauteur ne constituait en aucun cas une discrimination à l’encontre des Crouilles, car les chrétiens ne bénéficiaient que fortuitement de ce droit, en raison d’un « héritage historique » qui tient à leur présence sur le territoire national avant la République.
Une coutume, en somme, que nous ne saurions abandonner sans défigurer la culture française.

¡ Caramba, encore raté ! La prochaine fois Dominique Paillé brûlera des manuels scolaires dans sa baignoire.

M. Paillé a en revanche reconnu que cette culture était vivante, et qu’elle était à ce titre susceptible d’évoluer.
Le programme éducatif devra donc favoriser cette évolution, en s’ouvrant au plus grand nombre et en réduisant à la portion congrue les matières inutiles, comme l’histoire et la géographie, disciplines soporifiques dont le seul avantage est de permettre à l’épiderme des élèves de sécher après l’EPS.
En étendant à la place nos chères petites têtes blondes dans un local bien aéré, on gagnera du temps et on sauvera un paquet d’arbres puisque toute l’histoire qu’il est nécessaire de connaître tiendra sur un simple rouleau de papier hygiénique recyclé.
Un gain écologique qu’il conviendra d’équilibrer si la France veut conserver un bilan carbone neutre et sauver la planète. Cela pourra se faire en foutant par exemple le feu au Massif des Maures, qui abrita les Sarrasins aux VIIIe et IXe siècles.

Jazz à Ramat’Ullah ? C’est de la musique de nègres de toute façon.

Le nouveau paradigme historique rendra superfétatoire la découverte de nouvelles anciennes choses.
Les travaux archéologiques sur les sites antérieurs à la République seront ainsi suspendus : cette partie-là de l’histoire est figée dans la coutume, ce qui est bien suffisant.
Qu’ont les Bravepatriotes à faire de la présence d’une éventuelle mosquée sur le site de la cathédrale de Narbonne ? Celle-ci est somptueuse, il n’y a nul besoin d’exhumer le passé, qui serait de toute façon bien moins joli depuis le temps qu’il traîne sous terre.

Il en va de même de la géographie. Les frontières bougent et les plaques tectoniques aussi. La discipline sera donc réformée pour tenir compte de la notion plus humaniste de peuples. Et quand le drapeau algérien est brandi sur les Champs-Elysées, il faut bien admettre que ces anciens départements français ne se trouvent plus réellement dans le territoire truffé de mosquées qu’est l’Afrique du Nord, mais sont pleinement intégrés dans une société en perpétuelle construction.
Mais exclusivement de clochers, parce que c’est la coutume.

En prenant le parti de la laïcité en ces temps d’obscurantisme et d’intégrisme religieux, Dominique Paillé a fait une entrée remarquée sur la scène nationale.
Il a aussi merveilleusement résumé en une simple phrase la politique de civilisation de l’UMP, ce noble plus grand commun dénominateur dans lequel tous les Français sont invités à communier : l’ignorance est une arme, taïaut !


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