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Poèmes modernes, par Pierre Mille

Par Nibelheim

Nous ne ferons pas à nos lecteurs l'injure de paraphraser la pensée de l'auteur, limpide pour les initiés suffisamment.
Cependant, pour les quelques aveugles de l'autre côté du pont des Arts qui achèteraient ce numéro comme premier fascicule des Oeuvres complètes de M. Ohnet (le plus grand succès du siècle), nous nous faisons un devoir de souligner l'idée d'une glose timide et sommaire.
Dans le vocable générateur, ou mieux communicateur " oh ! ", on re- marque qu'il convient de distinguer

1° La sonorité, ainsi que le grave bruissement des eaux des lacs, ou la mystérieuse harmonie des mondes, vague et voilée. 2° violâtre et effacée, faisait songer aux horizons crépusculaires d'une mélancolique fin d'automne, ou, sous les primes attiédies d'avril, les parfums des grands bois. 3° L'odeur, affinée et délicate, comme de vanille subtilisée, - suaves senteurs de la vierge aux commençantes palpitations de son intimité charnelle émue. 4° L'articulation, douce, tendre, terminée par une quasi muette expiration signifiant palpitation ou presque ressaisi aveu, ravie adoration ; - ou forte, rude, avec finale râlante, exprimant la souffrance et réveillant la perturbation anhélante du pneumo-gastrique. 5" Les acceptions immédiate s" : Prière, - Admiration, - Rêve, - Ivresse, - Elan, - Indifférence, - Doute, - Horripilation, - Souffrance, - Mépris, - Colère, - Reproche, - Horreur, - avec toutes leurs nuances. 6° Les acceptions homonymiques : Eaux, - Haut, - Os ; d'où envolement vers les cimes, les mers, les fortunes, - retour à l'origine squelettique des organismes. 7° Le sens hermétique ou symbolique ancien : " Ho.. ", cryptogramme de l'homuncule ou microcosme - aperçu des mystères alchimiques et biologiques. 8°Le sens symbolique actuel; " O", Ligne de Batignolles-Clichy-Odéon, lanternes rouges, idée apocalyptique de l'œil monstrueux des civilisations. 9° La notation chimique correspondante : "O ", Oxygène, principe inéluctable de la vie organisée.

10°La notation algébrique "0", zéro, symbole du néant, simple neutralisation de l'Universel, qui y subsiste à l'état d'impérissable germe. 11° Toutes les notions inverses et anti-typiques qui se dégagent, par voie de contraste, des précédentes. Si l'on analyse, disons-nous, l'ensemble des impressions virtuellement contenues dans le monosyllabe communicateur; - si l'on songe que de cette articulation naissent invinciblement, par un merveilleux procédé, par un mécanisme d'une admirable simplicité, des images, des sensations, des conceptions infiniment variées, d'une poésie tour à tour hiératique, macabre, tendre, voluptueuse, gourmande, hilare ou philosophique, d'une réalité d'autant plus intense que le sujet les a lui-même crées, sous l'effort d'assimilation terminologique ; - si l'on se rend compte qu'un mot suffit pour vous faire errer à travers les splendeurs d'un visible univers [...], on est contraint de proclamer qu'on se trouve ici en présence de la plus haute expression de la Poésie [...], qu'elle réalise enfin la condensation géniale et radieuse de l'UNIVERSEL.

Pour paraître prochainement, - Léon Vanier, éditeur :


Ah !(Les ravissements), un vol. in-32 avec planches.


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