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Sweet! Bons baisers de l'écolière japonaise (1)

Publié le 07 novembre 2008 par Blaised

Mes p'tits amis, le prix du baril flambe (un peu moins mais quand même), alors préparez-vous à voyager en livre!
Pour cela, je vous propose dans les jours qui viennent le carnet de voyage au pays du soleil levant que m'envoie mon comparse JBM. -- Au fait, JBM, c'est le propriétaire des 3ème et 4ème mains des romans que j'écris à 4 mains.

"Alors, le Japon...
Ou plutôt, le Japon avec Carl-André, un pote québécois de 10 ans. Marrant, laconique, politisé, curieux, bilingue, grand mais moins, une crème. Un gaillard anciennement auditeur interne chez Alcan et sur la route les deux tiers de son temps, aux précieux miles et cartes de fidélité hôtelières. Un Montréal-Tokyo pour lui, un Paris-Tokyo pour moi, une arrivée à peu près simultanée, 9 jours sur place entre Tokyo, Kyoto et Narita, 8 nuits entre Marriott, Hilton et Westin. Sweet...
Dimanche petit matin. Je sors d'un avion pris 20 heures plus tôt avec le décalage horaire. J'ai maté 3 films, mangé 4 fois en 8 heures, fait fuir un voisin vers un autre siège inoccupé en monopolisant d'entrée de jeu son oreiller et notre accoudoir commun, raturé 2 documents d'immigration et déchiré un troisième, juré à l'hôtesse que je le faisais pas exprès, donné mes empruntes digitales à un douanier collectionneur, récupéré ma valise et celle d'un autre (il achète la même, ce con, et après il s'étonne...), passé la porte, promis à un chauffeur que je n'étais pas le M. Al Walid qu'il attendait et chopé des yens au distributeur, plein de yens ! Au fait, c'est quoi, le cours du yen ? Et boum, une queue de 46 anglo-saxons qui se forme juste derrière, et pas de table de change à proximité, et l'ATM qui me demande combien je veux pour la deuxième fois sinon je passe mon tour faut pas abuser mince y en a qui attendent le vol a été long si je pouvais me magner bordel ahh ces French guys tous pareils hein déjà qu'ils nous ont pas aidé en Irak les poules mouillées bla bla bla...
Bon, cédant à la pression du peuple américain, j'exige 30.000 yens un peu au pif, ne sachant pas trop si ça permettra de m'offrir un bus pour Tokyo, ou juste le twix pour grignoter en l'attendant. Apparemment, la machine ne s'offusque pas, la banque qui la possède ne fait pas faillite, et l'automate me tend mes premiers billets japonais. Sweet.
Premières impressions : l'aéroport est à taille vachement humaine, mon téléphone marche pas, des bestioles Hello Kitty et cie. disent bonjour sur tous les panneaux alentour, mon téléphone capte toujours rien, l'aéroport est en fait plus grand que je ne pensais, d'ailleurs il est sur 4 niveaux et je voudrais être à un autre, pis l'est quand même à 80 bornes du centre de Tokyo, comment ça j'ai déjà plus assez de yens pour y aller ? et ce Fuckberry qui marche paaas là, chier ! Un "Narita Express" plus tard et je débarque à Ikebukuro, la seule gare tokyoïte d'importance où les gens ne se sont jamais dit qu'un peu d'anglais sur les panneaux pourrait aider le quidam.
L'hôtel est cool, c'est un Crowne Plaza, on n'y parle pas anglais au-delà de "Check-in or check-out?", ce qui fait qu'ils sont bien emmerdés quand on déconne avec un "Check up, please", et la chambre est chouette : 22ème étage, le "centre" de Tokyo sous les yeux, un seul lit, une télé Sony (surprenant) et un seul lit ? Ah ? pas moyen de changer pour une 2-beds ? Hôtel plein ? Donc un seul lit pour de bon pour deux bons bonshommes ? Bon... Comme j'ai dormi 5 heures sur les 30 dernières, je me sens frais et sors à la découverte du quartier. Les plus grands magasins de Tokyo, Tobu et Seibu, sont là pour s'y perdre. Pas un coin à touriste, mais le véritable centre commercial de la ville. Et une fiesta d'enfer dans les rues : une 30aine d'écoles de dance font leur show sur 8 ou 9 axes fermés à la circulation. De tous âges et niveaux, des danseurs gigotent en costume, suivis par un porte-drapeau pour chaque troupe. Un bordel superbe, des sonos dans tous les sens, une estrade centrale où les groupes se font immortaliser par le photographe officiel (il a un badge), et des baraques à frites dressées en quantité (poisson frit, riz frit, trucs frits - ça fait bien 2 heures que je n'ai pas mangé, je mets donc fin à ma diète et j'opte pour un truc frit. On ne se comprend pas et ils me filent à la place un bidule frit ; c'est encore meilleur). Retour à l'hôtel après 3 heures de déambulations, la nuit tombe cash à 17H30 comme si c'était convenu avec le mec en charge des lampions qui commence juste son service, il pleuvine un peu, fait 20°, et un mec se douche dans la chambre - j'imagine que c'est Carl-André. Les accolades qui vont bien, le verre au bar de l'hôtel pour écluser les coupons de bienvenue et refaire le monde depuis tout ce temps, le 2ème verre offert par le voisin jap et son pote qui nous croient/espèrent gays, le 3ème pris ailleurs sans nos admirateurs parce que quand même, quoi, et dîner+soirée dans le quartier d'Electric 60, à deux pas. Plein de néons, des jeux, des bars à nouilles, des magasins de hi-fi, du bruit... Un mini Shinjuku, le quartier d'affaires/jeu/luxure dans lequel nous avons deux nuits à passer au retour de Kyoto. Une bonne entrée en matière, donc, et déjà deux constats :
- les japonais sont très très propres. Des masques pour quelques préoccupés par les miasmes ambiants, des rues nickel à montrer en exemple à nos baignoires, jusqu'au rebelle piercé, cheveux teints et gélifiés, dont le T-shirt "Fuck off, you phat fuck!" est parfaitement repassé ;
- les japonaises marchent en talons aiguille avec les pieds très en dedans à dessein (ils appellent ça la posture "uchimata" - dans les années 30, on trouvait apparemment la démarche jolie sous le kimono). C'est limite douloureux à regarder pour l'occidental, mais Carl et moi n'avons pas cédé à la facilité. Nous sommes restés forts dans nos têtes et jamais n'avons détourné le regard d'une jambe féminine. Jamais.
Cuissardes ou chaussettes hautes au dessus du genou, cuisses nues et mini-short, haut moulant : c'est l'uniforme d'une jeunesse de 16 à 35 ans ultra lookée. Faut s'imaginer la mère de famille en train de tituber sur 14 cm. de talons, dans un short qui porte bien son nom, poussette main gauche, pied droit en dedans, gamin sous le bras opposé, cheveux décolorés châtains, casquette, sac français, pied gauche vraiment en dedans. Si la survie de l'humanité dépendait de la réussite d'un mime de Charlot par une japonaise, on serait mal. (Heureusement, on me dit que ce n'est pas le cas. Sweet.)"
A suivre...


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