Interview du Dr Pauthier, co-fondateur de l’association SOS Asie

1) Quels sont les objectifs donnés à votre association SOS Asie lors de sa création? 

Lors de la naissance de SOS Asie le 03 janvier 2005, nous nous sommes fixés comme objectif de venir en aide aux sinistrés Sri Lankais du Tsunami qui est survenu dans l’Océan Indien en décembre 2004. Notre but n’étant pas d’assister entièrement les personnes en besoin d’aide, mais de leur donner les moyens de remonter la pente ! Différence à prendre en considération. Pour ne pas délaisser la population encore touchée par les répercutions de cette catastrophe, nous avons décidé de les aider au niveau sanitaire en urgence mais aussi à tout autre niveau (soutien psychologique, travail, etc.).

2) Concrètement, quelles formes prennent les actions que vous menez ?

Afin de découvrir la population délaissée dans un premier temps, nous nous sommes rendus sur le terrain en 2005. Nous avons fait en quelques sortes un état des lieux de ce que l’on pouvait construire, des actions envisageables pour SOS Asie, comme la réhabilitation de lieux pour créer des terrains de jeux, la dimension psychologique étant très importante.  

Nous sommes ensuite retournés à 3 reprises sur place:

En novembre 2006, afin, entre autres, d’apporter des médicaments à l'hôpital public, de faire le suivi de la construction des maisons, mais aussi de rencontrer les filleuls que les volontaires parrainent via SOS Asie (financement de leur éducation). Mais surtout, grâce à un ami dentiste, nous avons pu assurer gratuitement 2.500 soins aux enfants en 10 jours seulement !

En novembre 2008, principalement dans le but de créer un dispensaire médical. C’est le ministère de la santé qui l’a financé et les soins effectués sont gratuits. En contrepartie, le gouvernement met à disposition de celui-ci des infirmières, médecins, sages-femmes…

Et tout récemment, du 12 au 22 octobre 2009, pour assurer le suivi du dispensaire qui est fait en continu à distance notamment par notre correspondant. En moyenne, 100 personnes par jour s’y rendent, nous pouvons être fiers. Sacs alimentaires et matériel éducatif sont régulièrement envoyés ou apportés quand nous nous rendons en Asie.

Petit retour sur le Parrainage d’enfants :

A l’heure actuelle, nous avons 162 filleuls !

Il faut savoir que la relation parrain-filleul est très personnelle, il existe donc une réelle proximité. La communication se fait par courrier principalement, même si des parrains ont déjà demandé à venir sur place lors de nos déplacements.

Les parrains sont très satisfaits et reconduisent généralement leurs vœux.

Quel rôle pour SOS Asie ? Nous servons d’intermédiaire financier, en centralisant les transferts d’argent et en les envoyant à la banque, qui fait le transfert vers le Sri Lanka gratuitement ! Chose que nous avons réussi à négocier.

La transparence est totale. Vous pouvez vous renseigner sur notre site sur ce point-ci.

 3) À quelles difficultés devez-vous faire face en règle générale ?

La plus grande difficulté pour SOS Asie est, sans surprise, la distance ! Nous ne pouvons nous déplacer souvent…

L’équipe de SOS Asie est composée de 5 personnes et nous travaillons à distance avec un correspondant Sri lankais qui est au cœur de la situation. Celui-ci a réellement la double culture, ayant fait ses études en France et ayant vécu et vivant aujourd’hui au Sri Lanka.

Son engagement vient notamment du fait qu’il a été en charge d’un club de sport et a dû faire face à la disparition de 200 des 300 jeunes dont il s’occupait.

 A l’inverse, notre administration est rendue plus simple puisque nous avons été reconnus d’intérêt général en janvier 2007. Les intéressés peuvent donc déduire 66% de leur don de leurs impôts.

4) Quels sont les projets avenirs ?

Depuis cette année : Nous avons créé un système de microcrédit.

Mais cela est compliqué à mettre en place donc, à défaut de l’argent, nous avons trouvé un système équivalent. Nous achetons des outils grâce aux dons des  particuliers et les mettons à disposition des Sri lankais. Par exemple, nous proposons des combinés à bois, des raboteuses etc. aux menuisiers. Ceci permet une rapide insertion, avec des moyens performants au service de la population.

Mais nous continuerons aussi la construction de maisons sur notre terrain acheté pour remplacer le quotidien des cabanes insalubres. A terme, nous voulons d’ailleurs faire de ce terrain un village ! La construction est directement faite par les Sri lankais afin de faire d’une pierre deux coups : Leur donner du travail puis, à terme, un habitat plus sain. Cela représente tout de même le travail de 20 personnes par mois.

D’autre part, quand nous irons à nouveau sur place, nous n’arrêterons pas nos états des lieux, comme ceux faits auparavant ainsi que les aides régulières de nourriture, matériel scolaire etc.

5) Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?   

Évidemment, nous souhaiterions durer dans le temps, avoir le soutien d’un maximum de personnes et des dons !

D’ailleurs pour récolter des moyens, nous mettons en place des animations, comme un loto, une fois par an. Plus d’informations sur notre site.

Pour plus d'informations et d'images, rendez-vous sur : http://www.veosearch.com/fr/association/sosasie_3014

Marie pour la VeoTeam