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Le toupet des cuistres

Publié le 01 décembre 2009 par H16

Aujourd’hui, je vais vous présenter deux articles, qui n’ont, en apparence, pas de lien direct, hormis peut-être qu’ils sont tous les deux issus du Bigaro, ce quotidien franco-franchouille réputé pour la pertinence de ses analyses et le repiquage intelligent des dépêches de l’Agence Officielle de Presse Française Et Gouvernementale. Mais, et c’est pourquoi cet article ne sera pas une nouvelle Pignouferie de Presse, ce n’est pas ici du journal qu’on va parler. En fait, nous allons parler de deux personnes : le sujet de l’article pour le premier cas, et son auteur pour le second. Leur point commun ? La cuistrerie et le toupet.

Car c’est bien de cuistrerie et de toupet dont on peut parler ici, en version Référence de Cadastre qui plus est.

Pour notre premier candidat, nous retrouvons dans ces colonnes un habitué du Pignoufothon qui avait déjà fait parler de lui en 2005 lorsqu’il avait officiellement déclaré que la France supportait trop de dette (déjà, à l’époque), tout en re-signant, entre deux rots d’un excellent Bordeau englouti sans sourciller lors d’un repas plantureux, un budget en déficit catastrophique (une paille comparée à 2009, mais ce n’était alors pas encore « la criiiiise »).

Et notre cuistre remet donc ça :

Ma conviction, c’est que nous devons faire nôtre le principe d’une saine gestion de nos finances publiques et l’inscrire dans notre Constitution.

Aaaaaah, mais que l’andouille ex-ministérielle ne l’a-t-elle pas fait lorsqu’elle avait encore les moyens d’influer sur les choses ? Parce que bon, comme ça, de loin, je n’ai pas eu l’impression que notre aimable branleur, passant des Télécoms à Bercy, a réussi un parcours particulièrement flamboyant en matière de répression des déficits et matage des excroissances budgétaires incontrôlées !

Si les déficits nourrissaient la croissance et l’emploi, cela aurait fini par se voir. On ne peut plus se permettre de procrastiner.

Excellente constatation, mon brave Thierry. Mais comme de juste, mon cher, c’est maintenant beaucoup plus facile, le cul au chaud dans une grosse société française dans laquelle tu pantoufles gentiment, de mettre son petit index en exergue et de tancer fermement l’actuelle potiche ministre de l’économie dont les performances sont étonnamment proches des tiennes ! Lorsque tu as été en position de ne pas procrastiner, tu t’es empressé… de ne rien faire de mieux.

Le cuistre a du toupet, et il en a de pleines caisses !

Le toupet des cuistres

Mais il n’est pas seul.

Pour s’en convaincre, point n’est besoin d’aller chasser le curieux animal dans d’autres quotidiens. Après le cuistre de compagnie (téléphonique) on trouve aussi du cuistre de garenne dans le même clapier.

Celui-là est encore vif, et on sent qu’il n’a pas trop profité de nombreux cocktails et autres petits fours républicains, réputés charnus autant que cholestérologènes. Le jarret tonique, il se permet donc de gambader joyeusement dans la prairie des approximations faciles, de danser sur la colline des opinions toutes faites et de patauger dans le petit ruisseau de la pensée boboïde tiedasse.

Yves Miserey, c’est de lui qu’il s’agit, a décidé de faire son zoliblog au Bigaro, consacré au climat, et dans lequel il s’empresse de barbouiller – avec toute la véhémence d’un enfant en pleine croissance – ses opinions calamiteuses sur l’affaire du Climategate.

On avait pu constater l’ampleur des dégâts qu’une bien-pensance thermobarique avait fait dans les rangs journalistiques avec les petites crottes rondes laissées par Foucart & Huet, on sait maintenant que la déflagration du scandale des bidouilles de données anglaises n’aura pas épargné la rédaction écolo-friendly du Bigaro. Il y a des petits bouts de cerveau étalés partout dans la rédaction, et manifestement, ils n’ont jamais servi.

Notre cuistre de garenne a donc ouvert son blog récemment et découvert, tout étonné, qu’il existait des sceptiques du réchauffement. Diantre !

Passé un moment de stupéfaction, sorti du clapier, à la découverte du monde réel, que fit notre animal ? S’empressa-t-il d’étudier ce que nos enquiquinants (et nombreux) sceptiques se fatiguaient à lui expliquer ?

Que nenni, et il le dit dans ces termes :

Je surveille la littérature scientifique et c’est déjà énormément de travail. J’essaie toujours de dénicher les études qui apportent quelque chose de nouveau sur la question mais, pour l’instant, je n’ai pas vu de publications qui remettent directement en cause l’augmentation des gaz à effet de serre et leur impact sur le climat.

Mon pignoufomètre, ici, a littéralement volé en éclats sur « Je n’ai pas vu de publications qui … » Paf. D’un coup sec. M’en faudra un neuf. Parce qu’en fait, il en existe, de telles études, sérieuses et peer-reviewed (pas comme les bidules bricolés par les fines équipes de rigolos du GIEC), qui montrent que … l’effet de serre par le CO2 n’est tout simplement pas prouvé.

Oui oui, il existe au moins une étude qui parle bien de réfuter qu’un tel effet existe pour le CO2. On pourra se référer à Gerlich & Tscheuschner (2007) , « Falsification of the atmospheric CO2 greenhouse effects within the frame of physics« , qui est parue dans la petite fanzine du quartier « International Journal Of Modern Physics » relevant de World Scientific (peer-reviewed, of course), qui a publié quelques bricoles de chercheurs qui sont, éventuellement, vaguement devenus prix Nobel (de physique, hein, pas de la Paix comme le Goracle).

La conclusion des deux chercheurs est la suivante : Il n’existe, à ce jour, aucune démonstration scientifique de la réalité de « l’effet de serre du CO2 dans l’atmosphère », qui parte des lois fondamentales de la physique, dans toute la littérature scientifique internationale.

Cet article est donc paru en mars 2009, et bien sûr, notre cuistre de garenne n’en a jamais entendu parler. Ce qui est étonnant pour quelqu’un qui, je cite, « surveille la littérature scientifique ». Je suppose qu’il s’agit de la littérature scientifique qu’on trouve au dos des paquets de céréales ou les pages « science » de ses collègues du Monde ou de Libé où officient les deux abrutis rétrobloqués précédemment cités.

On comprend dès lors qu’il ne soit pas au courant que les fondations physiques même des joueurs de pipeau du GIEC et autres bricoleurs approximatifs du C.R.U. ont été profondément remises en cause il y a 6 mois, et on comprend aussi que l’investigation, la vraie, celle qui consistait à aller fouiller dans les mails et le matériel mis à disposition par les sceptiques, n’a pas été menée. Trop fatigant, sans doute.

(Au passage, ceux qui ne voudraient pas s’en tenir là pourront lire ceci)

Voilà, en un billet, ce que la France produit de si typique en bobos politiques et journalistiques : deux beaux cuistres, l’un bien en chair et très heureux de faire preuve d’entregent politique alors qu’il n’a plus de rôle à jouer en matière de budget et d’état, et l’autre, balançant des contre-vérités énhaurmes sur un blog dont le travail journalistique de base n’a même pas été fait, pour éviter à tout prix de froisser le consensus local.

Où sont passées les roubignolles de ces messieurs ?

Probablement dans le même coffre-fort fermé à triple tour que celui qui contient leur éthique et leur honte…


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