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Ornithologie acide

Publié le 26 novembre 2009 par Basan
Chers lecteurs,
J'ai toujours adoré découvrir de nouvelles monstruosités dans les jardins de mon esprit, à défaut de les trouver dans une réalité aussi chiante qu'étouffée de conventions. Après l'ingestion aléatoire de quelques substances délicates, j'ai donc laissé voguer mon esprit dans les paradis artificiels et me suis retrouvé face à une illustration de l'amour assez, comment dire... intéressante. Je vous livre ici les quelques notes que j'ai pu gribouiller sur mon fidèle Moleskine lors de cette expérience dans les vallons cotonneux et dorés de l'évanesence.
En général les animaux - et même les plus vils - se reproduisent strictement entre-eux. Aussi le porc trouve-t-t-il sa truie comme le singe son hideuse guenon. Cependant l'ornithologue d'amphithéâtre en redingotte que je suis a fini par dénicher l'exception confirmant la règle :
les cigognes préfèrent en effet les chiens bâtards.
Pourtant, rien ne laisse présager a priori une telle association de deux créatures si différentes. Le chien galeux tout d'abord, véritable amas puant de banalité, tas de pseudo-muscles sans buts autres que la baise et la gamelle. Il s'agit au fond d'un sexe-sur-patte coureur d'égouts, d'une créature pitoyable qui même en tenue d'apparat ferait l'effet d'un larbin, transpirant de soumission comme de vacuité. Et éjaculateur précoce avec ceci. Bref, c'est là le genre d'horreur qui fait tomber le cœur sec des cigognes, ces créatures infernales gorgées d'arrogance et hantées par une faim jamais satisfaite. Oui, perchées sur leurs étrons crasseux de certitudes, ces reines du dogme ne sauraient en effet se satisfaire d'un échassier mâle. Elles se penchent alors vers l'océan d'ordures baigné de soleil qui leur sert à la fois de chiotte, de garde-manger et d'appartement pour y dénicher un compagnon plus docile. Et après quelques rondes inélégantes dans un ciel couleur hangover, le voilà qui pointe le bout de son adorable museau muet. Ah ! Le salaud était bien camouflé sous son drap d'immondices, il cuvait tranquille avec ses amis les asticots. Et l'impossible alchimie se produit alors sous l'haleine impatiente du diable lui-même... qui n'a jamais vu pareille abomination. C'est tout de même bien plus facile depuis que le premier des hippies Jésus Christ à chié l'amour dans ce monde... cette force colossale qui permet de penser aux cigognes qu'elles peuvent se faire fourrer par le premier clébard immonde venu. Clin d'oeil maladroit par ici et japement pathétique par là et hop, c'est un chien le vit au garde-à-vous qui commence docilement à suivre le chemin perlé de sueur que la cigogne lui sème rapidement jusqu'aux rebords de son nid merdeux. Mais Mère nature a tout de même ses caprices et malgré un drill très strict, le clebs - à défaut d'utiliser son museau - a tout de même résisté passivement à la cigogne en refusant pendant des mois de monter l'horrible échassière. Au final toutefois, brisé par un conditionnement façon ex-URSS et contre toutes les lois naturelles, les deux créatures maintenant honnies de Rousseau s'abandonnent enfin devant mes yeux ébahis à de fameuses orgies dans leur tout nouveau Nid-Niche. Slurp Slurp
NB: Les deux derniers mots ne sont guère dignes d'un explorateur sérieux, mais que voulez-vous chers lecteurs... on a le sens de l'humour dans les tavernes du monde artificiel.

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