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Les minarets et la question musulmane

Publié le 02 décembre 2009 par Sergeadam
Avec le vote populaire contre la construction de minarets en Suisse la polémique tend à devenir une affaire d'envergure internationale. Au Québec nous avons aussi notre droite qui sous le couvert de la laïcité se manifeste et s'offusque en abusant des multiples clichés que les médias savent bien alimenter en généralisant des comportements qui sont minoritaires. Penser seulement au qualificatif utilisé pour parler du Hamas ou du Hezbollah, sans parler de l'Iran... tous des musulmans qu'ont aimerait bien voir disparaitre de la scène politique et c'est sans oublier nos talibans et Al Qaïda qu'on associe fréquemment.
Voici un extrait du texte « Initiative sur les minarets en Suisse. Le compte des responsabilités » de Tariq Ramadan que plusieurs décrient, mais qui mérite notre attention.
EXTRAIT

Les minarets et la question musulmane Le manque de courage et de visions des partis politiques classiques en Suisse et à travers toute l’Europe (j'ajoute celle du Canada et du Québec) offre un boulevard au succès des forces les plus populistes ou d’extrêmes droites.
Les médias et les journalistes devraient enfin se poser de sérieuses questions sur leur stratégie, s’il en est. Car enfin au nom de la liberté d’expression mariée à l’audimat, on entretient un climat qui passe de controverse en controverse et nourrit immanquablement un sentiment général de malaise et d’insécurité. Des débats « talk-shows »; l’absence d’approfondissement des questions; l’information courte, rapide, sans mise en perspective est autant de phénomènes qui façonnent des émotions et des sensibilités populaires qui penchent vers la peur, le repli et le rejet de « l’autre ».
Les minarets et la question musulmane Le populisme est toujours le vainqueur lorsque le débat est absent ou mené dans des conditions où le propos simpliste et superficiel aura forcément raison de l’argumentation intelligente et raisonnable. La démocratie, ne tient pas seulement au fait que tous puissent s’exprimer, mais que tous puissent le faire dans des conditions qui protègent l’esprit critique et non pas qui conduisent à la manipulation des instincts et des émotions populaires les moins maîtrisés. Sans y prendre garde, et l’histoire nous l’a prouvé, le racisme le plus odieux peut s’installer démocratiquement dans une société qui ne gérerait pas de façon responsable et éthique l’usage de ses moyens de communication.
Les minarets et la question musulmane La responsabilité éthique des journalistes consiste à sortir de la dictature de l’audimat et du gain : la peur, la controverse et la stigmatisation de « l’autre » fait de l’audience et de l’argent et on a beau jeu ensuite de critiquer l’évolution de nos sociétés alors que les partis populistes utilisent les logiques mêmes de nos contradictions.
Les responsabilités sont partagées. La route sera longue et dans mon dernier ouvrage, « Mon Intime Conviction », je précise qu’il ne faudra pas moins de deux générations pour dépasser les peurs et les crispations actuelles. Il faut néanmoins que les citoyens européens et suisses prennent leurs responsabilités en s’engageant vers l’ouverture, en cherchant à mieux connaître l’autre, sa complexité, ses valeurs et ses espoirs.
C’est notre responsabilité commune et il faut pour y faire face que nous cessions de nous lamenter et que nous nous engagions ensemble, au nom de ce nouveau « nous » qui nous définit, pour défendre les droits acquis, l’égalité des êtres humains, leur dignité et notre refus déterminé des populismes et des rejets qui nous proposent un avenir de racisme et de conflits que nous avons trop bien connus. C’est notre responsabilité à tous si, enfin, nous cessons de rester silencieux et frileux et que nous refusions de jouer aux victimes.
Source Info-Palestine.net

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