La plupart de celles et ceux qui liront ce billet seront déjà au courant de cette information, qui n’est certes pas un scoop : l’assemblée nationale a été le terrain, en fin d’après midi, d‘une sacrée pagaille…
Une alerte à la bombe peu avant 17H00 a commencé de mettre le feu aux poudres puisque l’ensemble des bâtiments ont fait l’objet d’une intervention d’une équipe de déminage avec chiens et tout et tout.
Mais un autre événement est venu éclipser ce premier, déjà pas si banal puisqu’il a fait dire à certains députés de longue date qu’ils n’avaient jamais vu cela depuis des décennies : une invasion de militants de Greenpeace d’une réunion plénière (d’une heure trente en tout et pour tout sur un sujet sensible, et sans débats possible) de l’auguste hémicycle.
Invasion ? Le mot est un peu osé, même s’il a été repris par de nombreux médias dont on peu juger ainsi du professionnalisme… En effet, une seule militante de cette organisation est parvenue jusque dans le saint des saints, comme l’a fait remarquer à juste titre, tenant à l’exactitude de la retranscription des faits et pour cause, le député de Gironde Noël Mamère. Ce dernier, autrefois journaliste, a tenté de remettre à sa place (en vain manifestement puisque n’y comprenant goutte, aveuglé par ses certitudes) son interviewer loin d’être neutre mais plutôt contradicteur et orienté de France Info cet après midi… devant mes yeux oreilles esbaubies par tant d’incompétence ou/et de mauvaise foi.
Le bureau à l’Assemblée de Monsieur Mamère, dont je tiens à préciser que je ne l’apprécie pas particulièrement mais que je le respecte, a fait l’objet d’une fouille de la part des services de sécurité de l’Assemblée Nationale, autorisée semble-t-il puisque son accord est indispensable, par le Président de ladite, Monsieur Accoyer.
Le fait que l’espace de travail d’un élu de la République puisse être ainsi fouillé sans autre forme de procès (et n’ayant pour seul tort que d’être « solidaire de Greenpeace« ) m’a quant à moi profondément choqué, et m’en dit bien trop long sur l’état de déliquescence de notre démocratie, qui de par ce genre d’agissements n’en est vraiment plus tout à fait une.
L’opposition dans ce pays étant devenue de par le contexte entretenu par le Président Sarkozy et sa majorité matériellement impossible, le climat, sans mauvais jeu de mots, devient de plus en plus irrespirable et propice aux débordements violents, ou extrêmes.
Et de cela, personne ne veut, bien sûr… Et pourtant.
A force de 49.3, de l’abus du gouvernement des votes dits « de réserve« , d’absence de débats, ou de débats tronqués et limités excluant de plus en plus tout amendement, tout examen paisible et sérieux des questions débattues par le parlement, on ne peut que confirmer auprès de l’opinion que la démocratie a été confisquée, et que la voix du peuple qui s’exprimait par ses députés est devenue caduque.
Et à ce jeu là, tout le monde sera perdant. Droite et gauche confondue.
Résistance ! … à l’étouffement de la liberté d’expression démocratique.