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L'horreur acceptable : un squelette près de chez vous

Publié le 03 décembre 2009 par Desiderio

Halloween est passé et pourtant l'Oignon fait encore dans le gore comme d'hab' !

Voici d'abord le titre :

Il vient réclamer des loyers, il découvre_un_squelette !

On lit un peu interloqué ce qui suit. Le squelette devient plus précis.

Le mauvais payeur entre guillemets était même si bien mort que l'homme de loi, accompagné du serrurier, a découvert le locataire en question réduit à l'état de squelette, avec lunettes sur le nez et montre au poignet, mais sans plus de chair sur les os.

Je ne sais pas qui était le professeur de biologie du journaliste en question, mais pour faire un squelette parfait il faut des années même avec une exposition à la lumière ! La décomposition d'un corps ne peut se produire entièrement en sept ou huit mois. C'est déjà assez difficile et long pour des corps simples comme des feuilles mortes qui ne s'évanouissent pas du jour au lendemain (on ne parle même pas de cuir ou de plastique parce que cela devient vite compliqué). Si le journaliste s'était un peu intéressé au recyclage des objets, il aurait pu constater que la chair humaine ou non se maintient fort longtemps puisque c'est de la chair. Un organisme complexe, très inventif et résistant. L'image du squelette dans un appartement est une absurdité totale : elle vient des images de vesternes où l'on nous présente des squelettes sous un soleil de plomb en plein désert de la mort qui tue avec quelques vautours aux alentours. La réalité est plus sordide : un corps en liquéfaction et semblant sortir de la Nuit des Morts-Vivants ou d'un autre film de Romero, des résidus de la chair partout autour, une odeur de puanteur infinie. Bref, c'est horrible.

Mais il existe l'horreur acceptable, et ainsi le cadavre devient squelette. Un squelette, c'est plus présentable qu'un vrai mort avec son odeur épouvantable. C'est plaisant, un squelette. On en a tous croisé un que l'on surnommait Arthur en salle de biologie, comme dans les Disparus de Saint-Agil. On peut l'aimer, le squelette. Alors que le cadavre, c'est la mort totale. Dans la rédaction de l'Oignon, on se demande comment frapper le lecteur sans trop le choquer quand même et on se dit que cadavre serait trop brutal (même si l'on ne néglige pas les articles sur les faits divers les plus sordides) alors qu'un bon vieux squelette des familles est propre, lisse et surtout sans aucune trace de vie puisque ce ne sont que des os ! Le squelette est une métaphore parfaite de la mort complète et achevée que ne peut être le cadavre. Mais il est dommage que cette mort de l'organisme dure pendant des années et ne soit pas achevée en six mois selon un schéma de pensée idéal. D'ailleurs, comment aurait-on pu dater le décès sans aucun élément de chair ?   


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