Dominique de Villepin n'en finit plus solder son désastreux passage à Matignon. Après les étudiants qui lui avaient signifié en leur temps leur refus du CPE et en attendant que l'OIT ne mette un point final au CNE (dont même le Medef a reconnu qu'il s'agit d'une erreur), c'est au tour des parlementaires de le cuisiner sur l'affaire de délits d'initiés présumés à EADS.
Lors de son audition devant la commission des Finances du Sénat, l'ancien Premier ministre n'a pas trouvé d'autre ligne de défense que de plaider l'incompétence en affirmant qu' "à aucun moment Matignon n'a été informé des difficultés d'Airbus jusqu'à ce qu'elles soient rendues publiques par l'entreprise elle-même en juin 2006". Mieux, il ajoute : "ni mes collaborateurs ni moi-même n'avons jamais été informés d'aucune difficulté industrielle subie par le programme A380". Rétroactivement un tel aveu fait froid dans le dos quant au niveau de l'information au sommet de l'État dans la Chiraquie finissante (décadente ???), surtout quand on se souvient que Thierry Breton, alors titulaire de Bercy à la même époque, faisait le exactement le même aveu il y a quelques semaines. Une nouvelle fois la phrase François Chérèque concernant l'ancien ministre de Finances est parfaitement d'actualité, et colle également parfaitement aux propos de l'ancien Premier ministre : "soit il ment, soit il est incompétent"… Et dans les deux cas c'est grave !!!
Quoi qu'il en soit, et même si la rupture prônée par Nicolas Sarkozy doit en prendre un coup, il y a fort à parier que le fait de se cacher derrière un mensonge et/ou derrière son incompétence sera la ligne de défense prochainement adoptée par Bernard Laporte face à la plainte dont il fait l'objet pour rien de moins que "tentative d'extorsion de capital". Menteur l'ex sélectionneur du XV de France l'est sans doute, incompétent cela ne fait aucun doute au regard de la fin de coupe du Monde des Bleus…