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Paso Doble n°160 : le Crépuscule des Blogs

Publié le 05 décembre 2009 par Toreador

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Par Toréador | décembre 5, 2009

A las cinco de la manana…

Ce que vivent les roses, l’espace d’un matin

Tous les signaux passent au rouge. Twitter m’a tuer, comme le laisse entendre Laure Forestier. C’est la crise, elle est partout :

C’est Samuel (Autheil) qui note qu’il n’y a plus beaucoup de nouveaux blogs qui se créent. C’est Malakine qui annonce le gel de son blog, tandis que Skeptikos pose ouvertement la question de l’arrêt de son activité. C’est Rubin qui arrête le bloguing « à l’ancienne » parce qu’il a découvert Posterous.

C’est Kiwis où il n’y a plus aucune vie interne depuis des mois avec la terminaison de deux de nos partenaires (Pierre Catalan, Du bord de ma Fenêtre) et un blog en voie d’abandon (Nick Carraway, sans parler de Café Croissant).

C’est Vendredi, dont la version papier a fini par mourir lentement à force de réécrire et réinterpréter le sens du Net. C’est le classement Wikio, que plus personne ne commente.

Pour vérifier cette théorie, j‘ai repris ma blogroll que je n’ai plus touchée depuis des mois. Ils sont 87. Pendant mes vertes années, j’étais constamment assailli de propositions de linkage. Cette époque là a disparu : on construit plus de cercueils que de berceaux. Donc, après vérification un par un, j’obtiens 15 morts (blogs arrêté) et 7 « blessés » (blog en voie d’abandon) soit quand même près de 25% du total.

Pourquoi ?

Denver, le dernier Toréador, c’est mon ami et bien plus encore

La fin du bloguing est en réalité la queue de comète d’une mode qui a duré quelques printemps, portée par une avancée technologique indéniable. Il n’y a qu’à regarder la mode des sites webs, tous tombés en jachère au tournant des années 2000. Le site blog est plus facile à utiliser : il a supplanté le codage html et le java dans le grand public.

C’est toujours la même chose : les geeks, ces cochons truffiers, de la technologie avancent devant la troupe et lancent la mode. Le troupeau de moutons, encadrés par quelques chiens d’influence suit.

Les suiveurs n’ont pas les mêmes intérêts que les éclaireurs. La foule s’empare de la technologie, mais en fait quelque chose d’autre parce qu’elle est foule. Pendant un temps, nous en avons fait une agora, une caisse de résonance des partis politiques et de l’agence AFP.

Le signal de la transhumance a été donné lorsque Le Meur a clos son blog. Il a été suivi de Versac. Et puis ne sont restés que les has been. Moins il y a de blogueurs, moins on est lu et plus on veut déménager. C’est l’exode rural en accéléré.

Aujourd’hui, le twitter ou le facebooking ne sont que des répliques abatardies du même concept. On change l’outil, mais on garde fondamentalement le même fond creux. On y retrouve les mêmes cochons et les mêmes moutons.

Oui, disons-le : le blogueur est au pilier de comptoir ce que l’homo habilis était à l’homo neanderthalis.

J’ai un petit espoir que les blogs refleuriront, parce que c’est un format plus utile que le twitter pour analyser une campagne. Ce que je crains, c’est que 2012 soit une campagne de bruit de fond et qu’in fine, l’internet se fasse plus connaître par ses moutons bêleurs que par ses aboyeurs. Mais ça, c’est une autre histoire !


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