Magazine Politique
Nicolas Sarkozy ne pratique pas la langue de bois et en quelques mots il vient de résumer le fond de l’affaire de l’Arche de Zoé et de sa solution. Il vient de
dire « Nous allons œuvrer pour que personne ne perde la face »…
Les volontaires de la petite association se sont fait piéger, c’est évident, et se sont trouvés au mauvais moment au mauvais endroit. Ils ne sont que
des otages de la géopolitique internationale.
Leur action, quinze jours avant ou quinze jours après aurait probablement réussi et tout le monde se serait congratulé, mais voila, ils sont intervenus en
pleine phase finale de la négociation du déploiement d’une force de paix dans cette région du
monde martyrisée.
Le Président Tchadien tient là une formidable monnaie d’échange qui lui permet de se poser en victime et ainsi de redorer son blason.
Il faut comprendre nos autorités qui ne peuvent « couvrir » l’Arche de Zoé » car la récupération tchadienne de cette affaire rend plus difficile
l’action des "missi dominici" du Président Sarkozy qui œuvrent depuis Juin à venir en secours aux populations du Darfour.
Les « grandes » ONG qui, par principe, voyaient d’un mauvais œil l’action de la petite association, ne seront pas non plus d’un grand secours car
dans ce domaine ils y a aussi des « prés carrés » à défendre et des budgets à protéger…
Alors que faire ?
Une exfiltration musclée ? Cela ne se fait plus beaucoup et pourtant on sait faire…
Une âpre négociation de « marchands de tapis » pour que les humanitaires soient extradés et « jugés » en France un peu comme cela a été
fait pour les infirmières bulgares ? Justement, Khadafi vient de montrer le bout du nez en proposant ses bons
services…
L’analyse du Président Nicolas Sarkozy semble privilégier cette voie, et il a encore le mérite de dire ce qu’il pense et de penser ce qu’il dit en ramenant
l’affaire à son véritable enjeu « ne pas perdre la face », mais il me plait de penser que nos paras légionnaires sont en train de vérifier
leur équipement…