Drame Professionnel en EPS

Début octobre 2009...

Un de nos collègues s'est donné la mort dans la nuit qui précède une inspection pédagogique. Connu pour être consciencieux dans son travail, très engagé professionnellement et soucieux de renvoyer de lui une image particulièrement positive, il n'avait rien à craindre d'une inspection tout à fait ordinaire d'autant que les précédentes visites avaient été positives.

Ce drame survient alors que « mérite » et performance individuelle sont montés en épingle. C'est pourtant de solidarité et surtout d'un travail collectif important qu'à besoin l'organisation de l'EPS dans un établissement.

Au moment où les conditions d'enseignement sont aggravées par la politique scolaire du gouvernement, où accroissement de la misère sociale et brouillage des valeurs pèsent sur l'attitude des élèves vis-à-vis des savoirs scolaires et des enseignants qui les dispensent, l'obligation de résultats qui est exigée des personnels en lieu et place de l'obligation de moyens qui est exigible, est inadmissible et génératrice de pression grandissante et de stress. Ce n'est pas un hasard si les statistiques montrent que c'est dans l'enseignement qu'il y a le plus de suicides.

Le SNEP considère qu'une réorganisation de l'inspection pédagogique, procédant certes à une évaluation de l'enseignant, mais davantage centrée sur le conseil individuel et collectif ainsi que sur l'aide et le soutien, est nécessaire dans l'intérêt des personnels et du service public d'éducation, vues les difficultés croissantes du métier.

Le SNEP, par l'intermédiaire de sa section académique, a bien sûr apporté tout son soutien à la famille de notre collègue.

Martine LE FERRAND

Organe de presse du syndicat SNEP-FSU N°824 du 21 novembre 2009.