Magazine Humeur

Henri Guaino : le flouze sans risque d’un dealer de sarkonneries

Publié le 06 décembre 2009 par Kamizole

henri-guaino-elysee-23-janv-2009.1260054571.jpgLe conseiller très spécial de Nicolas Sarkozy n’est pas content, mais alors pas content du tout ! Pensez-donc, le Canard Enchaîné a eu l’outrecuidance de révéler ses modestes émoluments… Comme il lui reste sans doute de vagues connaissances d’histoire, il ne nous sert rien moins que les “dazibaos” de la Révolution Culturelle chinoise où dit-il se fut la mode d’afficher dans la rue les salaires des dirigeants…

Why not ? Après tout, les pays anglo-saxons sont bien moins pincés du cul que les Français pour ce qui est de la publicité des revenus. Chez nous, le sujet est quasi aussi sinon plus tabou que la sexualité. On peut faire comme et ce que l’on veut mais faut surtout pas que cela se sache. Ne serait-ce point ce que l’inepte et répugnant Eric Besson nomme “mariage gris” ? Dans la nuit, tous les chats le sont. Nous sommes de grands enfants, c’est bien connu et risquerions d’être choqués.

Nous sommes en effet indignés au plus haut degré d’apprendre - lorsque la vérité s’échappe subrepti-cement grâce à des journalistes qui font bien leur taf - par l’insolence aussi arrogante qu’abjecte avec laquelle ces prétendus “grands” s’arrogent des rémunérations exorbitantes, sans commune mesure avec les revenus moyens des Français, au prétexte controuvés “qu’ils le valent bien”. Guère moins scandalisés qu’une hourdée “d’kiurés” ou de bonnes sœurs voyant des images pornos introduites dans un gentillet film diffusé aux enfants du patronage.

C’est dire si “apparatchik” à la mode sarkoïdale, Guaino n’aime la “glasnost” (transparence) que la plus opaque possible si je puis me permettre cet oxymorron… Le titre de Libération avait forcément attiré suffisamment mon attention Son salaire révélé, Guaino dénonce «une transparence totalitaire» pour que prise par d’autres sujets – ceux de mécontentement ne manquant pas ! – j’en notât les références sur mon bloc de blog. D’autant que – télescopage assez fréquent - le même jour je repérai sur la news du Figaro un autre titre qui n’était pas sans rapport Salaire de Proglio : Woerth “pas choqué” .

Henri Guaino, Henri Proglio… Cela me trottait dans la tête depuis hier fort tard quand j’ai fermé boutique en même temps que les yeux. L’onomastique – études des noms propres – étant depuis fort longtemps une autre de mes marottes avec l’étymologie, j’ai consulté le Robert des noms propres qui maintenant en indique l’origine, ce qui m’évite de consulter le «dictionnaire étymologique des noms et prénoms» édité par Larousse (collection “Références”) d’Albert Dauzat et Marie Thérèse Morlet – une vraie mine d’or. Or donc, «Henri» viendrait du germanique Haimrik, de “haim”, maison, foyer, et de “rik” : puissant…

Cela explique-t-il quelque chose dans l’appétence sans retenue pour le flouze et le mépris pour nous autres du vulgum pecus qu’ils écrasent de leur prétendue hauteur ? J’ai quand même un léger doute. Ce fut aussi le prénom de mon pater et j’ai rarement connu quelqu’un qui ait si peu de goût pour le pouvoir et le fric et autant de respect pour le petit peuple. Je crois qu’en cela je lui ressemble fort.

Nous connaissions la “ploutocratie” : gouvernement par les plus fortunés – du grec “ploutos” : richesse – nous aurons désormais la “gloutocratie”

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… Forcément “oligarchique” – du grec oligo : peu – les participants au festin (pas “de Babette” !) devant être en petit nombre pour que les parts soient géantes… Je constate que beaucoup d’entre ces “enzymes gloutons” sont des parvenus. L’exemple ne vient-il pas du plus haut sommet de l’Etat ? Faire fortune le plus rapidement possible étant leur seul objectif.

Hé ! Les gloutons ! Vous ne croyez pas que ça suffit comme ça ?

Les Français ont quand même le droit de savoir que vous vous gobergez sur notre dos et de n’en être point contents. Vous réclamez toujours plus d’économies mais jamais pour vous. Vous palpez et nous trinquons de multiples façons. Lisez la presse, que diable ! J’ai déniché un article récent du Progrès – ce n’est ni Rouge non plus que Lutte Ouvrière ! – Ces gros salaires qui énervent les Français et gênent le pouvoir dont le sous-titre donne le ton : «Un P-dg d’EDF augmenté de 45 %, un conseiller du Président qui gagnerait plus que le Président, des rémunérations pharaoniques dans le foot et le CAC 40 : la révélation des gros revenus choque toujours les Français»

Tant pis pour vous si vous êtes trop cons pour ne pas comprendre que vous vivez sur un volcan ou une poudrière !

Mais c’est un fait et le jour où ça pétera «Cette insurrection qui vient» qui semble vous ficher si fort les foies et vous faire ch… dans le froc vous apparaîtra pour ce qu’elle est en réalité : une aimable resucée de “l’An Zéro 1″ et de la “Gueule ouverte” des années post-soixante-huitardes… J’en ai connu “eune tapée” de jeunes – et parfois moins jeunes – qui à cette époque ont choisi le “retour à la terre” et la vie en “communautés”.

“Insurrection” nullement violente ni moins encore terroriste. Ce n’est sûrement pas avec cette littérature que vous parviendrez à faire tomber le groupe de Tarnac et Julien Coupat, lesquels refuseraient désormais le contrôle judiciaire auquel vos décisions d’une justice “aux ordres” les ont soumis. Au risque d’être remis en prison… Lis-je sur 20 minutes Julien Coupat et ses amis n’iront plus pointer.

S’il y a précisément des gens à jeter sur la paille humide des cachots, ce seraient bien plutôt tous ces gloutons “barons voleurs” qui se gobergent aux frais de la princesse ou pillent leurs entreprises – mais ce ne sont pas de vrais patrons : ils sont salariés et n’ont aucun compte à rendre de leur gestion. Ils sont de la race des “nuisibles” et les salariés, les con…sommateurs et con… tribuables, bref la cohorte des “pôv… cochons de payants” et autres “salauds de pauvres” payent l’addition, de plus en plus salée ! – cependant qu’ils se vautrent dans le luxe et leur tas d’artiche mal acquis comme Picsou dans son tas d’or… mais ils ressemblent plus encore aux frères Raptout ! Les porcs dans leur bauge sont moins répugnants et l’image que renvoie aujourd’hui le pouvoir tient désormais des écuries d’Augias et de la Cour du Roi Pétaud.

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Pour en revenir au triste sire Henri Guaino, d’après ce que je lis sur Libé, il toucherait 132.856,93 euros en tant que conseiller maître de la Cour des comptes, auxquels s’ajouteraient «une indemnité de sujétion particulière» de 157.512 euros. Soit un total de 290.368,93 euros… Presque 2 millions de nos francs par an ! L’histoire ne disant pas s’il perçoit une “prime d’égout” – si, si, cela existe ! - et c’est bien là que les “poubelles de l’histoire” retiendront un jour son nom.

Voilà qui fait à nouveau bondir le député René Dosière (apparenté PS) grand spécialiste du budget qui épluche tous les ans celui de l’Elysée et vient de s’attaquer à ceux des ministères qui comprend mieux que « Les dépenses du cabinet du Président ont augmenté de 17 % en 2008»… Si tous les conseillers de Nicolas Sarkozy sont rémunérés à pareille enseigne… Nicolas Sarkozy fait partie de la race des nuisibles : glouton “budgétivore”

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Je ne m’étonne plus d’apprendre ce matin par un titre de l’Express La directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy quitte l’Elysée aperçu sur ma page d’accueil Google qu’Emmanuelle Mignon – qui était déjà annoncé sur le départ – quitte l’Elysée. Elle se faisait forte avais-je lu il y a au moins deux ans d’imposer une gestion rigoureuse à l’Elysée. Sans renoncer sans nul doute à un niveau de rémunération assez élevé puisqu’elle retourne au Conseil d’Etat, son corps d’origine.. Elle avait défrayé la chronique en affirmant que l’Eglise de Scientologie n’était pas un problème. Certains commentateurs ne se privent pas pour dire que c’est sans doute grâce à son influence que la loi aurait été “toilettée” pour que celle-ci ne puisse être dissoute.

Pour sa défense, Henri Guaino aurait déclaré sur France Inter «Je ne réponds pas du tout à ce genre de questions. J’ai un salaire qui est déclaré au fisc - c’est bien le moins ! - qui est conforme aux règles de la fonction publique, je n’ai rien à rajouter là-dessus (…) dénonçant «cette espèce de transparence totalitaire, mesquine».

C’est précisément le niveau de rémunération des hauts fonctionnaires qui fait problème – de même que celui des dirigeants et cadres très supérieurs du privé, les deux étant liés puisqu’ils passent très facilement de l’un à l’autre et que l’argument avancé consiste à dire que l’on n’attire pas de mouches avec du vinaigre. Tellement disproportionné eu égard aux rémunérations des fonctionnaires et salariés de base.

J’ai toujours trouvé formidablement curieux que ces hauts fonctionnaires “pantouflards” dans le privé - selon l’expression consacrée - ou officiant dans les allées du pouvoir en tant qu’élus, conseillers ou directeurs de cabinets ministériels continuassent à percevoir le salaire de leurs corps d’origine et/ou bénéficient de leurs droits à retraite comme s’ils y avaient réellement travaillé, lors même que selon les cas ils percevront une autre retraite de ministre, parlementaire ou autres fonctions électives toujours fort rémunératrices eu égard à celles du vulgum pecus.

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Quant à Henri Proglio, l’ex-PDG de Veolia – Sarko a certainement un ascenseur (non social !) à lui renvoyer - il a exigé et obtenu qu’on lui donnât le même salaire qu’il percevait auparavant, à savoir 1,6 millions d’euros au lieu des 880.000 de l’actuel patron d’EDF, Pierre Gadoneix… Comme il me semble bien que ce fut déjà le cas quand Thierry Breton remplaça Bon à la tête d’Edf, nous pouvons tabler sur des salaires encore plus exorbitants – pourquoi pas 4 millions d’euros ? - dans quelques années si plusieurs PDG aussi gloutons se succèdent…

Les pauvres con…sommateurs à qui l’ont promet toujours de faramineuses augmentations des tarifs de l’électricité seront ravis. Quant au personnel, il devra sans doute attendre les calendes grecques avant d’être augmentés de quelques 0,5 ou 1 %…

J’apprends sur un article récent du Monde (26 nov. 2009) M. Proglio : “Je pousserai au rapprochement EDF-Veolia” - par ailleurs intéressant sur la stratégie qu’entend y mener Henri Proglio - qu’il devrait rester - provisoi-rement mais l’on sait bien qu’en France le provisoire s’éternise ! – président du Conseil d’administration de Veolia… fonction sans nul doute purement bénévole

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La question était déjà à l’ordre du jour du Conseil d’administration de Veolia avant la nomination de Proglio à la tête d’EDF selon un autre article du Monde (du 29 septembre) Henri Proglio cherche à concilier son poste de PDG d’EDF et un mandat chez Veolia où une des hypothèses envisagées consistait à le nommer président du Conseil de surveillance.

J’aurais certainement l’occasion de revenir sur toutes ces importantes questions car ces “rapprochements” entre grands groupes privés – Proglio n’envisage pas une fusion entre EDF et Veolia sans écarter un rappro-chement «au moins industriellement» - posent de graves problèmes sur les plans économiques, sociaux et politiques, sans même parler d’éthique ! mais c’est sans doute un mot devenu tabou en Sarkozie

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dans la mesure où il s’agit d’entreprises privées et parfois encore semi-publiques qui bénéficient des contrats de l’Etat et/ou assurent des missions dites de «service public».

Veolia est particulièrement présent non seulement sur le marché du matériel électrique - à l’origine du groupe fut la puissante Compagnie générale d’électricité (CGE) - mais également sur ceux du transport public et de l’environnement lato sensu, dont le ramassage des ordures ménagères et les incinérateurs entre autres. Cela nous concerne tous, en tant que contribuables, consommateurs et usagers. La sauce à laquelle nous sommes et serons mangés est plus qu’aîgre-douce : amère, piquante et surtout… très salée !

Martin Hirsch critiquerait les hauts salaires en général. J’aimerais bien connaître le montant de sa rémunération en tant que Haut Commissaire ayant rang de ministre… Comme à ma connaissance, il est lui-même issu du Conseil d’Etat, sa retraite sera nettement moins mince que celle de mémé Kamizole et d’une tripotée de retraités dans mon genre. Soyez certains qu’il ne manquera jamais de rien !

Il proposerait que «les hauts salaires soient indexés sur le taux de pauvreté»… Il faudra m’expliquer ce que cela veut dire et par quels moyens y parvenir. D’autant que Nicolas Sarkozy refuse de toute son énergie d’encadrer les hauts salaires et/ou de les taxer. I

Il ne va sûrement se fâcher avec ses meilleurs amis ! Quitte à les lâcher si tel est son intérêt. C’est encore moins le moment puisque “Prince Jean” fraye désormais avec le gratin de la finance et autres multinationales de La Défense (d’y toucher ?)… «Tu iras loin, mon fils», n’est-il pas ?

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