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J’étais tranquille, j’étais peinard…

Publié le 03 avril 2009 par Plumard

pieds

Il n’y a guère qu’un journal gratuit pour m’infliger un horoscope si cruel et définitif. Avec quoi les astrologues de 20minutes scrutent-ils l’influent mouvement des astres ? Un télescope JouéClub ? Sont-ils des gens fiables ? Elisabeth Tessier leur donnerait-elle un almanach sans confession ? J’en doute : les bougres n’ont même pas le courage de signer leurs désolantes prédictions…

Néanmoins, j’ai subi ces dernier temps quelques déboires que je suis soulagé de pouvoir attribuer à un thème astral foireux, fut-il inventé de toutes pièces par des pigistes mal payés.

Vol de portable. Puis-je en vouloir à ces deux désœuvrés qui, en douce, ont dérobé le téléphone tapi au fond de ma poche de veste ? Je me joins à eux pour le déplorer : notre rue est dramatiquement dépourvue de cabine téléphonique. Que faire, dans ces circonstances, lorsqu’une envie irrépressible de joindre un ami contamine tout votre être, du bout des baskets jusqu’au sommet de la casquette ?

Après pareille mésaventure, la rancœur le dispute au remord pour savoir qui aura la préférence de ma nuit blanche.
Le remord : Ah, si seulement j’avais été plus alerte et plus vif, plus suspicieux, j’aurais senti sa main indélicate se saisir de mon bien. Ah, enfin, si je savais faire parler mes poings !
Puis la rancœur : savent-ils, abrutis qu’ils sont, que leur méfait a définitivement éteint le guide affable qui veillait en moi,  toujours prêt à renseigner le quidam sur la route à prendre pour gagner au plus vite la boulangerie, le pôle emploi ou, le samedi soir, la  boîte de nuit – 3 centres d’intérêt majeurs du quartier. A présent, j’affecte à toute heure d’être pressé. Pas l’temps, désolé. Je suis devenu le bus dans le film Speed, le bus qui ne doit plus s’arrêter, sinon danger.

Remarquez, le GPS se démocratise. Bientôt, de toute façon, mes services n’auraient plus été sollicités. Ils n’ont fait qu’accélérer l’implacable mouvement du progrès.

Mendicité agressive. Le surlendemain, je sortais du bureau quand deux trentenaires avinés se mirent en travers de ma route. En des termes à peu près équivalents, ils s’adressèrent à moi :
-« Mon bon ami, n’as-tu point quelque argent pour nous dépanner ? Vois-tu, jeune homme, nous avons fait mauvaise fortune et tes quelques deniers… »
Appliquant mes toutes fraîches résolutions, j’expédiais à leur attention un «’suis pressé », tout en forçant le passage.
La réponse a fusé : « enculé ! ».

Alors oui, si « tout va de travers » en ce moment, c’est « souvent par [ma] faute », a tranché l’horoscope. Mais que faire ?

Je laisse le dernier mot à Télérama, qui annonce ce soir sur TF1 un épisode de Pascal, le grand frère :
« David, 17 ans, est un garçon rebelle qui ne supporte pas les interdits. Après s’être montré insolent avec ses professeurs et avoir participé à une bagarre, il a été renvoyé de son lycée. Le voilà sans avenir, ce qui ne semble pas préoccuper le moins du monde Marie-Antoinette, sa mère. »

Eh bien qu’on lui donne de la brioche…


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