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Clara est là — ou ma vie non-professionnelle (une fois n’est pas coutume… : )

Publié le 23 avril 2007 par Cdsonline


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Clara Éléonore Marie, ma fille, moins d’une heure après avoir accompli son passage, d’un monde clos, aquatique et sonore au monde infini, aérien et lumineux (où le comité d’accueil n’avait cependant pas lésiné à se mettre en quatre pour la réceptionner, dépêchant un photographe, envoyé spécial en l’occurrence… :-)

De l’envoyé spatial donc (et subséquemment temporel, ou bien c’est l’inverse…) pour l’advenue-au-monde de l’annoncée-prénommée-bien-aimée Clara, par ce beau dimanche printanier où se courrait le marathon de Paris, voici donc chère lectrice, cher lecteur, quelques minuscules observations tirées de cette unique, sublime — indescriptible en vérité! — et ô combien bouleversante expérience…


Tout d’abord honneur à sa mère (en particulier) et aux femmes (en général): l’on nous serine par-ci et par-là que les femmes ceci ou que les femmes cela! Et gnagnagni et gnagnagna… Ben moi je peux témoigner que les femmes, on a beau dire on a beau faire, eh bien c’est encore et toujours autre chose! Une espèce à part, moi je vous le dis! Très différentes des hommes, et très différentes de ce que peuvent en dire les hommes. Et différentes de ce que peuvent en dire les femmes elles-mêmes! Mystère des mystères…
L’on me dit à l’opposé de ce qu’il est convenu d’appeler une “chochotte” pas un naïf et encore moins le dernier partant pour une aventure risquée, ayant pour ma part traversé nombre d’expériences “extrêmes”, mais je suis bien obligé de reconnaître que là, c’est simple, moi je me serais vu mort au moins deux ou trois fois! Évanoui à tout le moins, pour sûr! Mais une femme non! Et vas-y que je t’endure, et vas-y que je t’encaisse, et vas-y que je te dépasse la douleur que c’en est impressionnant. À couper le souffle. Alors que justement il faut souffler… Et puis les deux autres femmes, la sage-femme et l’aide-soignante qui vivent, vibrent et animent la mélodie de la vie de tout leur cœur, qui encouragent et qui rassurent, avec toujours le geste juste, le mot juste, le ton juste. Juste l’humanité. La naissance de l’humanité. J’en avais les larmes aux yeux de ce courage de femmes. De cette solidarité de femmes. De cette détermination de femmes. Elles étaient magnifiques, grandioses, émouvantes, toutes trois transcendées par cette incroyable dimension qui les fait femmes : la possibilité d’enfanter. Une exaltation toute en lâcher-prise et en retenue, une énergie surnaturelle, une grâce partagée…

Eh bien c’est à ce moment inoubliable que moi, homme attentif et néanmoins déplacé, je fus chaleureusement convié… Y ai-je pour autant compris quelque chose? Je commence tout juste à entrevoir l’intuition Nietzschéenne lorsque que dans Humain trop humain il déclare: « La femme parfaite est un type plus élevé de l’humanité que l’homme parfait : c’est aussi quelque chose de plus rare. L’histoire naturelle des animaux offre un moyen de rendre cette proposition vraisemblable » …

Mais revenons à une autre femme, celle qui est en devenir, Clara… Après qu’elle eût rejoint le giron de sa mère pour se familiariser avec un minimum de douceur aux sensations de son nouveau monde, j’ai dû réceptionner ma fille sur mon thorax, dénudé pour la circonstance afin qu’elle soit peau-contre-peau, et j’ai pu l’observer à loisir tant elle était sage… Elle avait tout juste 30 minutes de vie terrestre… Un nouveau-né ? Oui bien sûr, je venais de la voir arriver ! Mais ce que je lisais dans son regard me disait simultanément tout le contraire. Ses yeux étaient chargés d’une très ancienne lumière, une immémoriale lumière, une lumière dont j’ai plaisir à croire qu’elle est l’expression la plus évidente de mnémosyné pour parler comme les Grecs… Cette impression se trouvait renforcée par son côté “petite sœur du Yoda de StarWars” : la lumière contenue dans ses yeux reflétait avec toute la gravité requise sa récente expérience intra-utérine et sublunaire… Aujourd’hui son regard a changé, comme déjà lavé de cette mémoire ancienne, laissant la place à l’innocence, la clarté et les nouvelles imprégnations…

Puissent désormais ses yeux ouverts sur le monde rencontrer le plus souvent possible la beauté…


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