C’est avec un léger soupçon d’hésitation que je suis partie au Congrès du Mouvement Démocrate à Arras vendredi dernier. En effet, certaines attitudes et autres propos de responsables politiques du Modem m’avaient laissé septique quant à l’évolution de ma famille politique dans le paysage politique français. Je connais les rouages de ces grands-messes où les discussions de couloir en aparté pour obtenir une information ou une place en position éligible prennent parfois le pas sur le fond des choses. Mettez des individus dans un espace confiné et la nature humaine reprend ses droits : les intérêts personnels dépassent alors l’intérêt collectif, c’est inhérent à l’Homme, on peut le regretter et tenter d’y remédier en apportant sa pierre dégrossie du superflu à l’édifice commun. Cependant, malgré les défauts de l’être humain, il s’est passé quelque chose de particulier à Arras : les militants du parti ont véritablement et sérieusement travaillé durant ce week-end de Congrès extraordinaire. Les débats supervisés par un Robert Rochefort, à la fois attentif, concentré et meneur des discussions, ont permis aux adhérents qui avaient déposés des amendements de pouvoir les défendre à la tribune. Dans une grande transparence et dans un bel effort de démocratie interne les amendements ont été adoptés ou rejetés par les militants présents. Plus de 11h00 de débat lors de la journée de samedi ! Je salue le travail remarquable des adhérents et des permanents du siège du parti qui ont réussi à nous fournir un texte de qualité, dont vous pouvez retrouver l’intégralité sur le site officiel du Mouvement Démocrate.
Voilà ce qui s’est passé à Arras, au-delà de la joie de retrouver des militants (et parfois amis) éloignés géographiquement, un travail sérieux fondé sur l’humain pour proposer un projet crédible à nos compatriotes. Un projet qui prend en considération les maux de la société, qui refuse la peur sclérosante et paralysante et surtout qui a décidé de se battre contre elle pour rassembler les potentiels et les richesses de la France.
Il s’est également passé quelque chose d’autre à Arras, un bonus spécial: la présentation des principales têtes de liste pour les élections régionales. Alain Dolium, qui défendra les couleurs du Modem en Ile de France, a fait ses premiers pas à la tribune. On sent l’homme ému et solide, heureux et fier (dans le sens noble du terme) d’être là, tout comme les 1 500 participants présents dans la salle. A la suite de son discours, la salle conquise lui a réservée une standing ovation.
Le leader centriste a ensuite pris la parole et j’ai (enfin) retrouvé l’Homme d’Etat qu’il sait être. Un discours percutant –il a rappelé gentiment mais fermement que l’indépendance et le pluralisme sont des principes vitaux pour notre parti- et visionnaire en posant les bases d’un projet humaniste porteur de sens et d’action pour la France. « L’humanisme n’est pas un vœux pieux, un souhait vague. L’humanisme comme projet de société est exigeant, radical. Il consiste à organiser la société autour du développement humain, individuel, collectif ». Surmonter les clivages afin de redresser la France et le moral des Français souvent déçus par le comportement des politiques car « il existe un chemin qui rendra la vie dans notre pays plus équilibrée, plus créative et plus heureuse (…) pour rendre notre société équilibrée avec une croissance durable, soutenable, cela demande un long effort et une vrai volonté politique ».
Ce week-end, j’ai retrouvé « le » François Bayrou, qui a su faire naître une forme d’espoir et de réconciliation auprès des Français. Ce week-end le Mouvement Démocrate a grandi, il dispose désormais d’une solide colonne vertébrale.