Le grand écrivain de science-fiction américain, Ray Bradbury, était en vidéoconférence à la foire internationale du Livre de Guadalajara, au Mexique. Quatre-vingt-dix piges au compteur le papy de la SF et toujours l'esprit en goguette ! A croire que dire, écrire ou faire des bêtises préserve l'esprit contre la vieillesse. C'est l'impression qu'il dégage. Un grand moment pour celui qui a la chance d'en être témoin.
La première fois que j'ai lu « Fahrenheit 451 », je n'ai rien compris, sinon le fait qu'un type, un pompier, avait un boulot et que ce boulot consistait à brûler des livres. Tous les livres. Pourquoi ? C'était l'ordre qu'on lui avait donné et un ordre est un ordre dans tous les systèmes politiques connus jusqu'à ce jour. Tous les bouquins qu'il trouvait sur sa route devaient être cramés… Ça commençait très mal pour moi qui commençais seulement à lire le français. Voilà qu'à peine arrivé dans ce pays, je tombe sur un personnage qui cherche à brûler le livre que je suis en train de lire. Dur de commencer l'apprentissage du français dans un tel contexte. A chaque paragraphe, j'allais voir le copain qui m'avait prêté le bouquin pour l'interroger sur la signification de ce que je tentais vainement de déchiffrer. Pour finir, le copain reprit son bien. A la place, il me mit entre les mains un exemplaire du Parisien Libéré m'exhortant à commencer la lecture par le commencement… Il ignorait alors le service qu'il venait de me rendre.
