Parmi toutes les critiques qui se sont abattues sur l’attaquant de l’Equipe de France, Thierry Henry, les plus sévères sont venues de l’autre côté du Channel, je laisse volontairement de côté les théories conspirationnistes des médias espagnols, dont la plus fumeuse voyait la patte de Platini dans cette main d’Henry… A croire qu’ils n’ont toujours pas digéré de multiples défaites en phase finale de tournois majeurs.
Pas étonnante cette vague de protestations anglo-saxonnes, d’abord parce que c’est l’Irlande qui en a été victime, et quand on sait que le « fair-play » est chez les Anglais une valeur essentielle. Revenons un peu déjà sur ce que l’on appelle le « fair-play » :
Définition trouvée sur Wikipedia :
Le fair-play (de l’anglais fair play) est une expression anglaise composée de fair (« clair, franc, honnête, sans tricherie ») et de play (« jeu »), désignant une conduite honnête dans un jeu, puis dans toutes circonstances. Utilisé couramment dans le monde du sport, ce terme recouvre à la fois le respect de l’adversaire, des règles, des décisions de l’arbitre, du public et de l’esprit du jeu, mais aussi la loyauté, la maitrise de soi et la dignité dans la victoire comme dans la défaite.
Le terme est employé par Montalembert dès 1856 en France. Il est depuis entré dans le langage courant dans de nombreuses langues et constitue une pièce essentielle des « valeurs du sport ». Le terme anglais pour désigner le fair play est Sportsmanship (sportivité) tandis que l’expression fair play désigne avant tout outre-Manche un joli coup, dans le sens bien joué. À l’origine, c’est une expression qui se rattache au vocabulaire du cricket par opposition à l’unfair play, qui consiste principalement en une faute du lanceur dont la balle est jugée dangereuse pour la sécurité de l’adversaire.
Finalement, l’expresssion « fair-play » décrite comme telle apparaît plus comme le ressenti d’une majorité de rugbymen français qui vous diront que les Anglais sont fair-play dans la victoire uniquement.
Mais revenons à nos critiques, parmi les flots d’insultes et de railleries généralisantes, l’un des arguments majeurs d’un financier anglais exilé à Nice tendait à expliquer que jamais un anglais ne se rendrait coupable d’un tel geste, et que si c’était le cas, il irait voir l’arbitre de son plein gré pour lui signaler l’erreur d’arbitrage (et donc d’invalider le but). Formidable leçon de fair-play que voilà !
Depuis cette tirade, j’attends chaque match de foot avec impatience, en espérant voir en direct ce si bel acte de foi sportive… C’est pour ça qu’en revenant du match de rugby Stade Français –Bayonne samedi, je me suis précipité pour regarder les matchs des tenors de la Premier League, afin de voir si ce geste se produirait (on ne sait jamais !).
Liverpool fait match nul 0-0, aucun geste.
Manchester explose 4-0 un faire valoir, aucun geste…
Arsenal 2-0, toujours rien…
Puis arrive le choc, Manchester City – Chelsea 2-1, score qui relance le championnat d’Angleterre… dont voici les buts en video :
sur un corner, le gardien de Chelsea renvoie le ballon, SWP8, seul aux 20 mètres, tire sans vraiment cadrer, et au point de penalty, un de ses coéquipiers se met en opposition, bras écarté et dévie le ballon qui arrive sur Adebayor qui fusille la défense londonienne à bout pourtant. Chelsea menait 1-0, Manchester marque donc un but décisif (quand on égalise et qu’on gagne le match, on peut considérer que le but égalisateur est « décisif »).