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H1N1, la pandémie de la peur

Publié le 11 décembre 2009 par Collectifnrv

« H1N1, la pandémie de la peur » : un livre qui tente une explication complète


Un livre iconoclaste et décalé

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Que n’a-t-on parlé et entendu à propos de ce qui paraît maintenant constituer un événement important de 2009, la pandémie grippale, vraie menace pour les uns, vaste farce pour les autres. Les uns trouvent que les Etats agissent conformément au principe de précaution, les autres pensent qu’il y a beaucoup de tintamarre et d’agitation pour une banale grippe. Quelques uns imaginent des complots menés par divers intérêts plus ou moins occultes. Mais une chose est sûre, l’opinion publique navigue en plein brouillard. Si l’on admet que cette pandémie n’est qu’une grippe saisonnière ordinaire, alors une analyse s’impose. Il se peut bien que les ressorts de « l’événement pandémie de 2009 » échappent à une rationalité strictement scientifique, relevant alors de processus sociaux et psychiques qu’il faut mettre à jour. C’est cet enjeu qui a justifié la rédaction puis l’édition du livre « H1N1, la pandémie de la peur », paru le 17 novembre 2009 aux éditions Xenia.

Cet ouvrage est né des nombreux billets écrits pour Agoravox, que je remercie pour les avoir publiés et d’ailleurs, au vu des frilosités médiatiques régnantes, je ne vois pas quel journal aurait pu accepter cette série d’articles critiques rédigés depuis l’apparition de cette pandémie. On trouvera (chap. 2) dans cet essai sur la pandémie une composition de lignes écrites sur Agoravox entre mai et septembre 2009, et remastérisés pour qu’en ressorte le sentiment de parcourir un contre journal de la pandémie, autrement dit un autre regard, une autre analyse sur les faits. Mais ce n’est pas l’essentiel de ce livre, qui présente deux analyses inédites, l’une étant sociologique, portant sur les machines sanitaires, les médias (chap. 3) ; l’autre relevant du cadrage philosophique et historique (chap. 4) Enfin, un premier chapitre offre des éléments scientifiques pour faire connaissance avec ce « nouveau virus grippal ». Ce livre devrait répondre à l’attente de ceux qui souhaitent comprendre pourquoi on en est arrivé là avec ce virus pas si méchant. Quelques commentateurs perspicaces avaient pressenti dans mes billets des bribes d’interprétation plus profonde du phénomène. En lisant cet essai, j’espère qu’ils auront une réponse à leurs interrogations. Certains seront déçus de ne pas trouver matière à confirmer la thèse du complot. En vérité, il n’y a pas besoin d’invoquer un quelconque complot jouant le rôle d’un mythe moderne. La raison balaye l’irrationnel et sait comment aborder ce phénomène pandémique assez complexe mais parfaitement intelligible pour peu qu’on utilise quelques boîtes à outils offertes par les penseurs contemporains de la société, Ellul ou Broch notamment.

Ce livre est-il intéressant, bien fait, sensé, intelligent ? Il ne m’appartient pas de le dire. Je peux juste situer cet essai dans le champ épistémique qu’il vise. Ce n’est ni le récit de la pandémie, ni un traité sur la grippe et encore moins un manuel pour aborder cette pathologie et décider s’il faut ou non se vacciner. Cet essai parle surtout d’autres choses : de la société, des médias, des politiques, des machines sanitaires, des industries médicales. Il tente d’expliquer pourquoi le monde s’est affolé pour un banal virus auquel l’humanité s’est habitué depuis près d’un siècle. En évoquant de plus le trouble jeu de l’industrie médicale. En ce sens, cet essai mérite et risque de faire débat dans la mesure où il présente deux, voire trois idées fondamentales sur le cours des sociétés hyper techniciennes. Et ces analyses, je pense qu’elles constituent un cadre pouvant être élargi à d’autres phénomènes sociaux, comme la gestion des peurs climatiques. Ces idées, on peut les trouver juste ou bien démontrer que l’auteur s’est fourvoyé. Autant dire que j’attends avec impatience les réactions, à moins que les médias ne supportent pas d’évoquer un livre qui par son contenu et son style, rompt avec la pensée unique et le socialement correct.

Présentation du livre

Si l’année 1989 a été marquée par la chute du mur de Berlin, on retiendra de l’année 2009 la pandémie grippale. Sur le plan sanitaire, cet épisode risque d’être aussi anecdotique qu’une grippe saisonnière ordinaire, celle que nous connaissons depuis des décennies. Par contre, la réactivité des systèmes sanitaires et des Etats constitue un événement extra ordinaire. Sans compter le rôle des médias qui n’ont pas chômé pour diffuser informations ainsi que déclarations d’experts et autres politiques. Appuyés par l’OMS, les pays ont mis en place un dispositif d’exception destiné à contrecarrer ce qui a été présenté comme une menace planétaire, la première pandémie du 21ème siècle selon les termes de la directrice de l’OMS, M. Chan. En dépit du battage médiatique, le regroupement et l’analyse des premières données permettaient de douter de l’utilité d’une telle mobilisation. Le livre repose sur la conviction que la réplique antipandémique décidée par les autorités n’est pas proportionnée à la menace réelle occasionnée par l’apparition du nouveau virus H1N1. Partant de cette idée, cet essai sur la pandémie de la peur propose au lecteur différents éléments pour comprendre cet épisode. Pas tant sur le plan médical et sanitaire qu’au niveau d’un enseignement pouvant être tiré du fonctionnement de nos sociétés devenues hyper techniciennes. Le plus haut degré d’analyse sera philosophique, élaboré avec l’appui d’un livre signé Hermann Broch sur la folie des masses. En 2009, parler de folie serait excessif. En vérité, nous devons conclure à un affolement des populations et des machines sanitaires. Ce qui, en restant fidèle à l’essai de Broch, amènerait la rédaction d’un autre livre où serait assigné un rôle à la démocratie, celui de lutter et conjurer cet affolement, étant entendu que cet épisode de pandémie de peur pourrait se reproduire.

La pandémie H1N1 dévoilée comme signe crépusculaire

Voir ou ne pas voir, telle est la question. Cette pandémie ne se voit pas comme un tsunami avec une grosse vague. Elle est en premier lieu une construction effectuée par les scientifiques pour servir les objectifs sanitaires. Mais les médias ont pris l’habitude d’interférer en diffusant de la mauvaise science. Pourquoi mauvaise ? Parce qu’elle court-circuite les pratiques de cette profession en jouant notamment sur les peurs et les émotions, le tout dans une frénésie de l’instant qui ne connaît pas le recul de l’analyse. C’est de la science populiste que diffusent les médias de masse. Un mélange de savoirs, d’images et de paniques. Bref, un schéma classique, alliant la propagande et les discours. La société n’a rien à y gagner. Le Téléthon joue sur les émotions, comme le vaccinathon, 300 000 Français vaccinés à ce jour, quel succès ! La ministre Bachelot n’a pas de quoi pavoiser mais le chiffre peut monter. Et comme pour le Téléthon, rien de tel que l’exhibition d’un cas particulier servant de déclencheur d’émotion. Il n’est pas question de donner de l’argent mais d’offrir son bras à l’infirmière dans le gymnase prévu à cet effet. Et pour inciter les Français à le faire, les médias peuvent éventuellement filmer une maman en pleurs suite à l’hospitalisation de sa fille mise sous assistance respiratoire. C’est un procédé très efficace auquel s’est plié la chaîne de service public FR3 ce mardi 24 novembre. Dans une quinzaine, ce sera le Téléthon. Plus personne ne prête attention à ce dévoiement médiatique consistant à annoncer des décès consécutifs à la grippe comme on montre des jeunes myopathes sur des fauteuils pour inciter les gens à donner. Ce parallélisme nous conduit à penser que le terrain était prêt depuis une ou deux décennies pour le développement du pandémisme H1N1 qui signe un authentique crépuscule de civilisation dont nous, Français, sommes aux premières loges. Le traitement des médias face à cette pandémie dévoile quelque entorse à la démocratie et au débat contradictoire. Ne pas le reconnaître, c’est se faire complice du fascisme médiatique, tendance bien présente que dénonce un Peter Sloterdijk. Les médias n’ont pas pris le soin d’apporter quelques critiques et autres contre-expertises. Le lecteur pourra se faire une idée de ce que peut être un contre feu médiatique en lisant le chapitre deux de mon livre.

Nous pouvons donc prendre conscience d’un acharnement thérapeutique exercé par les autorités à l’encontre de cette pandémie dont le mot suscite force crainte et circonspection. Un mot emprunté de sérieux et de cérémonial, traduisant une docte vénération envers une menace amplifiée par le principe de précaution dont on peut dire qu’il est une entorse à la séparation de la croyance et de l’Etat et même une hérésie républicaine depuis qu’il est inscrit dans la Constitution. Au nom de ce principe, on déclenche la panique comme au nom du principe théologique issu du corpus médiéval mais quelque peu dévié, on propageait la peur du démon et des sorcières lors de l’inquisition qui vint aux 16ème et 17ème siècles. Un phénomène social que Hermann Broch avait pointé comme signe d’époque crépusculaire, avec une analyse fort savante sur l’hypertrophie de la théologie et la perte en rationalité qui en résultat.

Nous sommes sans doute au moment d’un troisième crépuscule. Si l’on admet que le crépuscule marqué par la démonologie signe la fin du dispositif théologique et de la sécurisation par l’Eglise. Et que le crépuscule marqué par le nazisme, le stalinisme et les sciences humaines matérialistes et raciales marque la fin du dispositif philosophique dévoyé et des jeux nationalistes d’Etat. Broch ne pouvait anticiper cette fin du dispositif scientiste dont les deux traits les plus saillants sont issus de la climatologie et de l’épidémiologie. Deux sciences dévoyées par une catastrophe de l’esprit qui se sert des peurs pour gérer les populations, croyant bien faire. Nous voilà donc au seuil de cette grande énigme du 21ème siècle. Avec une interrogation fondamentale. Nos gouvernants sont-ils réellement en possession de la science ou bien tributaires des experts sanitaires (j’ajoute climatique) ? Je pose la question autrement. Les politiques ont-ils peur, sont-ils devenus fous ? Le schéma est classique. On fera un parallèle avec les régents du 16ème siècle férus d’astrologie, et pour le reste dépendant de l’Eglise. Si tel est le cas, nos politiques ne sont pas si puissants qu’on ne le pense mais des vassaux des experts, comme peut l’être Mme Bachelot à l’égard de Mme Chan, directrice de l’OMS, qui a déclenché la panique pandémique, non sans dévoiler quelque velléités de mettre au garde-à-vous les gouvernants du monde entier. C’est une hypothèse. Il va de soi que d’autres ressorts se greffent. La panique pandémique présente un intérêt pour les profits de l’industrie sanitaire, tous les acteurs étant concernés. Et le bénéfice politique ? Les partisans du complot disent que cette panique permet de faire oublier aux gens les effets de la crise. Je ne crois pas à ce complot. En vérité, ce phénomène est systémique, il provient des médias, de l’expertise médicale, d’un mauvais usage de la science et pour finir, de la nature humaine qui n’est pas encore guérie des peurs et s’en fabrique des nouvelles à chaque période de l’Histoire. Le reste de l’explication étant ésotérique.

Bernard Dugué


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