J'ai mal sur ce terrain vague

Première mi-temps.
Au jeu du ballon rond,la France se distingue, décidément. Après le coup de la main qui mate le sort, il y a eu le coup de main du sort.
Prenez la coupe du monde de football. L'autre jour, c'était tirage au sort. La France risquait gros. De tomber sur du lourd. Boutée hors du club protégé des têtes de séries, elle risquait de se cogner de l'épais. Mais sur le papier, elle s'en est (encore) sortie grâce à un coup des boule(s).
Tirage au sort "a priori" clément. Avec les Bleus, tout ce qui passe par les mains marche mieux que le reste. Presque un pied de nez. Qualifiée sans gloire et toute honte bue, la voilà qui hérite d'adversaires à priori battables. Afrique du Sud, Mexique, Uruguay. Cette fois, c'est une main délicate et conciliante qui a cousu le parcours initiatique des bleus. Cette équipe peut donc très bien retrouver le haut de l'affiche. A force d'emprunter des portes dérobées. Mais bon. Comme on ne sait plus ce qu'elle vaut, cette équipe, n'en disons pas plus.

Deuxième mi-temps
Ce qu'elle vaut, cette équipe ?
Bing, bang et paf ! Voilà que ce grosso modo, ça a fait dans ma tête.
D'abord la main de Thierry, aussi inimaginable que le coup de boule de Zinédine (bing). On n’aime pas que son équipe de foot préférée triche et frime pour « fêter » sa « qualification » pour la prochaine coupe du monde. On n’aime pas que ce soit balisé du style « c’est un fait de jeu, une douche et au lit ».
Puis il y eu ça (bang). Lu sur le site de 20 minutes :La Fédération française de football emboîte le pas des présidents de club dans leur lutte contre la suppression des allègements fiscaux dont bénéficient les sportifs professionnels, footballeurs en tête. Dans un communiqué, la FFF dénonce la «série d'amendements parlementaires, actuellement à l'étude, [qui] risque de fragiliser l'ensemble de l'édifice du football français». Elle justifie sa position en rappelant que «le développement et la santé du football professionnel ont permis une solidarité financière active entre le monde professionnel et le monde amateur.» Ben voyons. Voilà qu'au même moment, il y a « l’affaire » des primes versées au sélectionneur (plus de 800 000 €) et aux sélectionnés. Démentie par le premier nommé. Mensonges, dit-il. Avant que la fédération ne… confirme ces chiffres. Tout ceci me gâche le paysage.
Non que je sois un lapin de six semaines. Je sais les sommes en jeu dans le football. Et si je ne les évidemment pas, on a le tournis lorsque ça valse, je ne découvre pas. Mais je m’agace.
D’un côté ça baigne dans les billets, parce que le marché est immense, parce que la pub fonctionne à plein, parce que la poule est d’or. Et de l’autre ça pleure ses privilèges. Rien que de très classique. Le pauvre ne peut pleurer les richesses qu’il n’a pas. Le riche le peut. Mais ce qui me chagrine le plus, c’est le nauséabond. Car pendant ce temps, on se joue du grand public en lui manifestant une telle indifférence, pour ne pas dire un tel mépris, que ça en est indécent.
Le foot en France ressemble bigrement à la France. Mimétisme énervant.
Des qui se croient en haut (mais en haut de quoi ?) regardent en bas avec une condescendance insupportable.
La démocratie c’est bien mais le peuple, c’est chiant, ne disent pas nos dirigeants politiques en nous le montrant chaque jour.
Le foot de haut niveau c’est bien, mais le supporter est chiant, ne dit pas notre élite du ballon en nous montrant le contraire.
Car tous d’entonner en cœur un « mais passez à la caisse » que nous et nos copains on puisse se remplir les fouilles. Et avec ce qu’on gagne, on veut bien passer pour des peintes, ne donner aux mots aucune saveur, nous asseoir sur des principes.
Et là, derrière, des gamins de 4 à 107 ans qui s’étoilent les yeux, des familles qui se trouent les poches. Terrain vague.