Magazine Politique
Ségolène Royal est victime d'un niveau élevé de violences verbales qui commencent à altérer son statut comme le montre la récente enquête de BVA pour Canal +.
Ségolène Royal est née sur la voie présidentielle en 2006 parce qu'elle était une femme.
Elle a été populaire à cette époque parce qu'elle est une femme.
Elle a été jugée en tant que femme donc avec des critères nouveaux.
Mais dès l'origine, cette approche a porté une tonalité différente.
Les premières remarques furent empreintes d'un machisme d'un autre siècle.
Puis, avec davantage de nuances, ce fut l'attente des " gaffes " de la leader socialiste qui la feraient chuter.
Les attaques machistes du début de campagne avaient alors pris fin. Mais il restait une approche différente avec des termes qui n'apparaissent que très rarement pour des candidats masculins : séduction, beauté, gentillesse …
Ces derniers mois, le niveau des attaques contre Ségolène Royal a redoublé de violence à l'exemple de celles de Vincent Peillon ou de Dominique Bussereau. Ont-ils déjà parlé dans des termes comparables de leurs concurrents politiques masculins ? Les ont-ils traités aussi rapidement de "menteurs" ou de "malades" ?
Pas à notre connaissance.
C'est donc un climat particulier qui entoure les prises de positions de Ségolène Royal. Ce "climat" mérite une interprétation. Son statut de femme ne doit pas la protéger de critiques. Mais ce statut ne doit pas non plus l'exposer à des critiques plus sévères. Si c'était le cas, il serait alors temps de s'interroger sur les raisons : le machisme serait-il de retour ?
La question doit manifestement être posée compte tenu du "traitement particulier" subi par Ségolène Royal.