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Portrait d’une danseuse : célia

Publié le 12 décembre 2009 par Carmel

ImpressionCélia et moi, nous nous sommes rencontrées lors d’une soirée cet automne. Je me suis sentie irresistiblement, incroyablement, étrangement attirée par sa silhouette élancée et son visage parfait et c’est très naturellement que nous avons fait connaissance.  En quelques minutes, j’ai eu la certitude que la grâce n’était pas sa seule qualité. Alors on s’est revu.

 Après-midi pluvieuse d’automne. On sirote un thé en terrasse.  Moment quasi poétique dans un monde de brutes. Arrivée de Corée tout bébé, elle grandit, choyée, entourée de parents danseurs. Elle débute inévitablement la danse à 4 ans et entre au Conservatoire à 7.

7, l’âge de sa fille aujourd’hui. Elle me donne l’impression d’avoir vécu cent ans ou plusieurs vies. Bordelaise d’origine, elle poursuit sa formation en intégrant la section sport étude au conservatoire national d’Annecy. Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Puis engagée au Ballet de Genève. Retour au Pays Basque où elle rejoint la compagnie ÉLIRALÉ, de Pantxika Telleria.

Depuis 2001, elle y est interpète et assistante chorégraphique. Elle accompagne également Anthony Egéa, dont elle est l’assistante de chorégraphie au sein de la Compagnie Révolution. Mais pas que. Elle est aussi enseignante au centre de formation de cette même compagnie et donne des cours de danse classique aux danseurs hip-hop qui un jour deviendront grands.

Femme épanouie et bien dans ses ballerines. Elle parle des ses parents en or, de son adoption, modèle du genre. Je suis arrivée tout bébé par convoi de Corée, mes parents m’attendaient, la greffe a pris immédiatement. Enfance dorée, rythmée par la rigueur de la danse classique, elle sait où elle va. La vie ne l’épargnera pourtant pas. Son frère se tue dans un accident de voiture alors qu’il n’a pas vingt ans. Il y a des évènements dont on ne fait jamais le deuil, dit-elle. Mais elle avance. Elle m’explique que pour elle, il y a un sens caché derrière tout ça. A chercher. A découvrir. Alors elle part en quête. Parcourt le monde. Puis se pose, donne la vie à son tour. Pas facile. Naissance difficile. L’histoire se répète. Célia couve sa fille. L’aide à vivre. Gagne la partie. Se nourrit de tout ce que la vie lui offre, des autres. Tout est bon, tout vaut la peine d’être vécu, même le pire. La vie est belle. Comme elle.

Mais tout n’est pas écrit. Alors elle n’oublie pas de travailler. Beaucoup. Prends des cours de danse classique auprès de Martial Bockstael, rue Guillaume Leblanc. Plaisir, bien-être, joie, bonheur, délice. Tout lui va.

Il est tard, je n’arrive pas à la quitter. J’en demande encore. Sa force de vie est communicative. Je m’en nourris. J’étais venue pour parler danse, bonnes adresses… Son parcours me parle. Elle essuie mes larmes. Redessine un sourire sur mon visage. M’emmène sur les pas d’une conversation plus légère.

J’ai 10 ans…je sais que c’est pas vraie mais j’ai 10 ans. La fin de ma carrière de danseuse à moi. Madame Biry qui mettait les plus pubères et leur décolleté trop avantageux au fond de la scène…
Célia me conseille de reprendre. A tout âge, on peut. Et de bien choisir mon cours, un cours pour adultes surtout. Ne pas me mélanger aux adolescentes ; elles n’ont pas les mêmes motivations, les mêmes envies, les mêmes besoins. Adulte, on aspire à une forme plus légère de travail, au plaisir surtout.

Et puis, je demande pour vous aussi. Vous qui n’avez jamais pratiqué mais qui aimeriez bien. N’hésitez plus. Trouvez vous un cours de Pilates, un cours de barre à terre et lancez-vous. Allez à la rencontre de Célia, si vous avez la chance de la croiser, elle saura vous rendre belle.

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