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Google esquisse le moteur de recherche du futur
Marissa Mayer, vice-présidente de Google Search, expose sa vision de l'avenir de la recherche sur Internet, le 9 décembre 2009, à Paris © GUERRIC PONCET
À quoi ressemblera Google demain ? Le numéro un du Web a déjà sa petite idée. Marissa Mayer, vice-présidente de Google Search (division "moteur de recherche" de Google), qui a fait le déplacement à Paris, nous livre sa vision du futur.
Les modes de recherche.Aujourd'hui, l'utilisateur entre des mots-clés dans le champ de recherche. Demain, cette petite case pourrait devenir omnipotente, et accepter non seulement des mots-clés, mais aussi des photos , des vidéos ou encore des documents. Autre mode de recherche possible : la voix. Plutôt que d'interagir avec Google en utilisant un clavier, pourquoi ne pas utiliser la parole ? Un responsable de Google profite de l'occasion pour en faire la démonstration sur son téléphone mobile. Il demande (en anglais et sans parler spécialement fort) "une photo de Barack Obama avec Nicolas Sarkozy au sommet du G8". Et, un instant plus tard, une sélection de photos apparaît à l'écran, avec, en tête, une photo des deux chefs d'État, ensemble... au sommet du G8. Devant l'assistance médusée, le responsable de Google précise que la fonction sera disponible en Français en 2010.
Les sources. Il faut chercher mieux, et plus loin, avec notamment l'intégration plus efficace de la musique et de nouvelles sources : les médias en temps réel. Que le contenu provienne de Twitter, de Facebook ou de MySpace, il a beaucoup de valeur, car il est publié en direct. "Nous le traiterons prioritairement, pour l'indexer et le classer", explique Marissa Mayer. Les contenus publiés en temps réel doivent pouvoir, à l'avenir, accompagner les résultats de toute recherche.
Les langues.Elles devraient aussi influencer l'avenir d'Internet. Non pas par leur diversité, mais plutôt par leurs interactions. Google mène une expérimentation, baptisée CRIR (Cross-Language Information Retrieval), pour explorer les possibilités de recherches interlinguistiques. L'objectif est de pouvoir rechercher dans des pages écrites dans toutes les langues, avec une traduction en direct, depuis une seule et même page d'accueil Google dans sa langue maternelle. La responsable de Google prend l'exemple d'un "Américain qui cherche des informations sur les vins de Bordeaux et qui préférera consulter les pages françaises" : il pourra le faire depuis Google USA avec une traduction immédiate de ses mots-clés anglais vers le français, puis des pages de résultats françaises vers l'anglais.
La personnalisation de la recherche. Par exemple, les recherches devront être adaptées à la situation géographique de l'utilisateur. S'il cherche le terme "sushi", il devra pouvoir consulter la liste des restaurants japonais situés près de lui. C'est possible grâce au développement des puces GPS dans les mobiles, ou même grâce au positionnement par antenne-relais. Toujours dans la même veine, les résultats de recherche pourraient valoriser les contenus publiés par l'entourage de l'utilisateur, en utilisant son carnet d'adresses, mais aussi la liste de ses amis sur Facebook ou les profils qu'il suit sur Twitter. Toutes ces idées sont déjà en cours de développement chez Google, qui semble bien vouloir réagir aux assauts de Bing, le concurrent chez Microsoft. Vivement l'avenir !