Chers tous,
A la demande générale de deux lecteurs (et peut être de ceux qui n'ont pas encore posé la question - mais faut oser les gens! Je ne mords pas!), voici un petit post sans prétention aucune (je suis absolument consciente de mon tout petit niveau bébéesque) sur la manière dont je procède pour vous poster cette petite BD depuis bientôt deux ans. Comme vous l'avez remarqué, le trait évolue, la technique aussi, au fil de toutes les infos que je peux glaner sur le net et des conseils qu'on m'a donné (un spécial grand merci à Arsène Desbois qui m'a filé plein de tuyaux, gros bécos m'sieur) et il y a toujours à apprendre des autres et de ses lectures.
Ce qu'il faut comme ingrédient pour commencer, c'est une solide envie, une petite anecdote à raconter, le plaisir de dessiner et de faire partager, et pas mal de curiosité. Je ne compte pas la persévérance là dedans, elle va de soi, mais elle est aussi en fonction de la motivation, sans perdre de vue son objectif : se faire plaisir avant tout. De là découle énormement la réussite du gag, de l'histoire, du dessin en lui même, du plaisir que prendront les autres à lire.
Ensuite vient le papier et le crayon. Personnellement j'utilise un petit carnet à dessin que je trimballe partout avec mon sac à main (dont la taille a été adapté au carnet, sans dec!) et d'un crayon qui navigue dans une petite trousse entre le eye-liner et le rimel, la lime à ongle et toutes les conneries que peut trimballer une nana. L'avantage le plus énorme que j'en retire c'est que quand il faut poireauter quelque part, genre chez le toubib, dans les transports ou n'importe quel lieu où tu t'em…quiquines, ben tu as quelque chose pour occuper quand tu ne peux pas fumer bouquiner parce que tu as oublié ton Arlecrin chez toi. Donc ça commence par un crayonné comme ça :
Sauf que voilà, c'est super pâlichon tout ça. Mais super pratique à gommer quand on s'aperçoit que décidément le bras est trop long ou la tronche pas trop équilibrée, bref la première étape pour voir si le dessin est logique et s'il “fonctionne” par rapport aux proportions et à la position des personnages. Mais une fois que tout est en place, si on passe tout de suite au scanner, c'est la grosse galère, on ne voit rien :
Vient ensuite l'étape où on va renforcer les traits et mettre le personnage un peu plus en relief. Comme dirait ma mère “la belleté et la jolivance, ça compte”. Les grands dessinateurs pro experts utilisent en général de l'encre avec un pinceau ou des stylos, certains dessinent directement sur l'ordinateur, mais je n'ai pas encore assez confiance en moi pour faire ça. Je l'ai fait quelques fois sur certains dessins mais boudiou! ça nécessite une minutie extraordinaire, un coup de patte experte, ou un temps monstrueux, bref tout ce que je n'ai pas pour l'instant (mais je ne désespère pas). Alors je prends un critérium que j'ai doté d'une mine 2B (1 euros et des brouettes pour un étuit de mine chez Loisirs et Créations). Un crayon 2B ou 3B ça marche aussi, mais faut le tailler souvent pour faire des traits fins et j'aime bien la maniabilité du critérium, chacun son truc. Je repasse alors sur les traits pour préciser le dessin et mettre quelques ombres générales. Ca donne ça :
Maintenant on peut passer au scan. Au moment de scanner, j'utilise les paramètres suivants : 600 dpi en dégradé de gris. Et zou! le fichier part sous Photoshop. J'ai une vieille version 6 que j'ai récupéré de je ne sais plus trop où, mais ça me suffit pour ce que j'en fait.
Et voilà ce que j'obtiens (euh là j'ai sauté l'étape du recadrage parce que ça n'a pas grand intérêt) :
Pas encore super propre mais déjà beaucoup mieux. Ensuite, afin que ça soit plus pratique ensuite à mettre en couleur et pour retirer le plus gros du moucheti pas beau des poussières et tous petits traits fins en trop, je commence par modifier résolution et la taille de l'image. A savoir que sur les blogs, tout dépend des plateformes, mais les images qui dépassent 500 pixels de largeur vont être tronquées à l'écran. On n'a pas besoin non plus d'une résolution pharamineuse dans le sens où l'image sera diffusée sur le web et non destinée à un imprimeur (ça sera pour un jour quand je serais grande).
Ensuite, je bidouille la luminosité et le contraste de l'image, surtout en fonction du rendu sur l'écran, pour que les traits soient bien noirs et le blanc bien blanc, sans trop éliminer les ombres que j'ai mises au crayon. Voilà une valeur indicative mais pas forcement à appliquer à la lettre :
Et voilà le résultat :
Ca en jète mieux déjà non ? Mais ce n'est pas fini (quand je vous dis que ça prend du temps, c'est pas des blagues). Je ne vais pas m'étendre sur les fonctions de photoshop, parce que bon ça n'intéresse que trois pékins dans la salle qui peuvent se fouler pour m'envoyer un mail (auquel je répondrais) pour avoir plus de détail. Mais en gros, je duplique le calque pour le transformer en trait et éliminer le fond, je mets en un calque entre le fond et les traits pour pouvoir mettre de la couleur (ou des nuances de gris, je suis très branchée grisouille en ce moment). C'est à ce moment là que la tablette graphique est très agréable à utiliser, le petit stylo glisse beaucoup plus facilement et plus précisément pour appliquer la couleur ou réajuster des petits traits qui bavent. Celle que j'ai est de marque Trust, pas du super haute gamme ni du super grand, mais amplement suffisant pour faire ce genre d'exercice en amateur.
Il ne manque plus qu'à rajouter du texte dessus, avec une police de caractère adaptée à Photoshop que j'ai pioché sur le net (et totalement libre de droit, gaffe à ça c'est important) et le tour est joué.
J'enregistre ensuite l'image au format.jpg et je le télécharge sur mon compte d'hébergement d'image en ligne (un bon plan c'est totalement gratuit et illimité) http://www.servimg.com
Je n'ai plus ensuite qu'à copier l'url de l'image et la coller dans mon post sur mon petit blogounet d'amour, et voilà le rendu définitif :
Je reste à votre entière disposition pour toute information complémentaire et vous prie de croire, lecteur lecteuse, en l'expression de ma profonde gratitude pour m'avoir lu
Gribouillement vôtre,
Zesheep