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Fragilité démocratique

Publié le 14 décembre 2009 par Jlhuss

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Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a été hospitalisé dimanche soir après avoir été frappé au visage à la fin d’un meeting électoral à Milan. Son agresseur, serait apparemment un déséquilibré.
On connaît ici le peu d’estime que nous portons aux écarts de langage du Président du Conseil Italien et nous avons souvent dénoncé ses propos aux relents racistes, en particulier à l’égard du Président Obama et de son épouse, pour ne citer que ces circonstances.

Pour autant, l’agression, même d’un adversaire, ne doit pas être banalisée et justifiée. Elle s’apparente à une atteinte portée à la démocratie : le peuple Italien a élu Monsieur Berlusconi ! Ce fut l’expression d’une volonté démocratique qui ne peut se corriger que par le même recours à la démocratie.
Il est certain que des propos peu nuancés, des excès verbaux répétés, ne font que focaliser sur ceux qui les prononcent l’exaltation de certains « esprits faibles ». On peut ainsi rappeler le : « Si tu sèmes le vent tu récoltes la tempête » En ce sens ceux qui prononcent de telles paroles pour séduire une fraction électorale aléatoire, jouent avec le feu et la démocratie. Les dirigeants sont d’abord là pour apaiser et unir ce qui est possible, pas pour inciter à l’affrontement et au durcissement des esprits. C’est aussi ça la grandeur.


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Bien que présente à toutes les époques, cette agressivité, parfois criminelle, trouve également un terreau accueillant dans l’hyper médiatisation et la pipolisation des acteurs politiques … des “acteurs” tout court.
En effet, sans vouloir rapprocher les deux évènements, l’agression du chirurgien parisien de Johnny Hallyday relève sans doute des mêmes mécanismes psychiques perturbés. La presse le présente comme un « frimeur », un faiseur de fric et il n’en faut pas plus, sans aucune preuve (il y en aurait ne changerait rien), pour qu’un cagouléaille le molester au sortir de son domicile : “faire justice à son Johnny !

Rien de nouveau sous le soleil, certes, mais on peut craindre une banalisation de ces raptus avec des expressions violentes de plus en plus vives à l’encontre de ceux qui sont vus, médiatisés, critiqués ou glorifiés.

Ces comportements doivent être condamnés en dépit d’opinions divergentes à partir du moment où l’on peut les exprimer par ailleurs et autrement que par la violence physique. Ils renferment en effet les germes de l’intolérance et de régimes s’en accommodant.
Les libertés fondamentales sont toujours fragiles et les démocraties très labiles; on ose pas y croire, mais rien n’est jamais définitif en la matière. La violence entraîne la radicalisation et le renforcement des forces de répression avec rapidement l’instauration d’une spirale infernale qui mène toujours à la restriction des libertés. Ces faits divers d’allure banale sont à prendre au sérieux par les symptômes qu’ils révèlent et les évolutions perverses qu’ils peuvent déchaîner. Certains esprits désirent même tellement cette radicalisation qu’ils sont capables d’en favoriser l’émergence. On appelle ça de la “provocation“, à laquelle il convient de résister.


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