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Dirty Old Man

Par Exnight

Dirty Old Man

Il y a quelques semaines, je parlais ici à quel point me mettre à aimer des vieilles chansons des années 60 me faisait me sentir vieux. Car c'est un fait : en vieillissant, on se ramollit. On devient plus consensuel. On devient allergique aux nouveautés et on trouve de plus en plus d'intérêt aux discours de la Droite - même s'il ne faut pas pousser, je n'en suis pas encore là. Mais qui pourrait reprocher à un "vieux monsieur" de 65 printemps de s'assagir ?
Personne. Mais Danny DeVito, lui, n'a pas du tout envie de s'assagir, bien décidé à ne pas franchir la ligne toute naturelle qui ferait de lui un conservateur bigot que l'on entendrait dire à tout va "c'était mieux avant". Danny DeVito est bien décidé à faire le chemin inverse. Devenir plus vicieux. Devenir plus pervers. Devenir un vrai Dirty Old Man. Mais attention, pas du genre de tonton André qui fait des blagues de cul un peu bourré au mariage de cousine Suzanne. Pas du genre non plus de papy Raymond qui raconte comment il a perdu son pucelage dans un bordel de Casablanca en culbutant une prostituée obèse du nom de Zora. Un vrai Dirty Old Man, de ceux qui ne reculent devant rien, de ceux qui vous foutent un peu la trouille...
C'est vrai que le petit bonhomme a toujours montré un certain humour noir un peu cradingue. De la sitcom "Taxi" (en mythique Louis "le roi de l'insulte sans morale" De Palma) à BALANCE MAMAN HORS DU TRAIN (ou comment tuer sa chère maman) en passant par LA GUERRE DES ROSES (ou comment s'entretuer dans le charmant cadre familial) ou DEATH TO SMOOCHY (ou comment s'entretuer pour régaler nos chers têtes blondes), il s'est imposé dans les 80's et 90's comme le maître d'oeuvre d'une comédie délicatement subversive, un ambassadeur de l'humour noir pour l'Amérique de la classe moyenne, du dark pour centre commercial. Bref, c'était gentillet. Ça n'allait jamais trop loin, juste assez pour faire croire au bourgeois qu'il était en train de s'encanailler...
Mais depuis quelques années, DeVito, 65 ans au compteur, pousse le bouchon loin, très loin. Il découvre avec un naturel déconcertant la subversion, la vraie.
Voyez IT'S ALWAYS FUNNY IN PHILADELPHIA, la sitcom la plus immorale que la télé américaine n'est jamais portée en son sein. DeVito y joue Frank Reynolds, le père lubrique, tellement obscène qu'il serait impossible de citer tous ses méfaits. Mais on peut quand même en extraire quelques uns, comme cette fois où il piégea ses enfants pour les faire manger de la viande humaine, cette fois où il collabora avec un clodo pour mener à bien "une contrefaçon fécale", cette fois où il tenta de culbuter sa belle-soeur aux funérailles de son frère ou encore cette fois il se pointa à une partouse sans invitation. Et puis il y a cette scène qui, je crois, se passe de commentaire...

Mais ceci est le Danny DeVito "pour de faux" me direz-vous ?
Oui. Sauf que le Danny DeVito "pour de vrai" est tout autant obscène. Pour notre plus grand bien. Voyez cette interview pour l'émission matinale d'une chaîne de télé locale de Philadelphie : Il est 8h du matin. Sûrement quelques centaines d'enfants et leur grand-mère sont devant leur poste et le bonhomme, une bière à la main, demande sans sourciller à la journaliste si sa jupe offre un "easy access" ! Sympa...
Un spectacle heureusement loin d'être isolé. Il rappelle en effet cet épisode bien plus connu de l'émission THE VIEW, un talk-show destiné quasi-exclusivement aux femmes (le plus souvent d'un certain âge). Tout droit sorti d'une nuit de débauche avec George Clooney, DeVito y raconte, bien éméché, une nuit de sexe effrénée à la Maison Blanche en traitant au passage George Bush de "numbnuts" (littéralement "couilles stupides") ! Clairement, le petit bonhomme sympa qui faisait se bidonner les trentenaires dans "Taxi" s'est apparemment transformé en petit vicelard bien décidé maintenant à foutre la trouille aux sexagénaires qu'ils sont devenus...
Et pour tous ceux qui ne seraient pas encore convaincus, ils vous restent son Twitter qui restent l'évidente preuve du génie subversif de Danny. Reprenant à son compte le personnage de Troll (à qui l'on doit la célèbre réplique "You’ve got to pay the troll toll if you want to get into this boy’s hole!" Comprendra qui pourra et voudra...) qu'il jouait dans la comédie musicale "The Nightman Cometh" dans des épisodes de IT'S ALWAYS SUNNY IN PHILADELPHIA , il vous propose de suivre les "aventures" à travers le monde de ses pieds de Troll ("Troll's Foot") en prenant systématiquement en photo ses petits pieds potelés (avec plus ou moins de poils) dans les divers endroits qu'il visite. Le jour de son anniversaire, c'est par exemple avec ça qu'il vous accueille... Sympa, les "Bitches" !
Rappelez-moi de devenir comme ça dans une quarantaine d'années...


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