La fusion dès le premier tour du PS et du Modem serait-elle démocratique ?

(repères)

A la suite de la proposition de Ségolène Royal d'une liste commune Modem-PS dès le premier tour et des réactions de commentateurs trouvant que cette division est une querelle politicienne, j'invite à y réfléchir au regard des grands principes de démocratie.

Nous sommes dans une démocratie. Le principe de base d'une démocratie est qu'il revient au peuple de décider c'est-à-dire de choisir l'équipe et le projet qui doit gouverner (la région, le pays, la commune...).

A partir du moment où les appareils politiques construisent des listes fusionnées dès le premier tour alors le peuple se voit en partie spolier de son droit de décider, de son droit de choisir.

La fusion n'est pas contraire à l'esprit de la démocratie quand la différence entre les candidats est à ce point faible que la présence de deux listes ne repose que sur une rivalité de personnes mais pas sur des conceptions différentes de projet. La démarche ultime est la fusion des équipes en un même parti, ce qu'à fait l'UMP à droite ; les diverses sensibilités ont jugé que ce qui les séparait était bien plus faible que ce qui les rapprochait. Elles ont fusionné en gardant un droit relatif d'expression, le point de rupture étant l'appartenance à la majorité présidentielle.

Egalement, cette fusion s'impose quand la division d'un même camp est susceptible de lui obérer l'espoir de victoires. Ainsi, en 2002, la multiplication des candidatures de gauche a consolidé l'élimination de Lionel Jospin.

Est-ce le cas pour les Régionales ? Non. Le système à deux tours permet aux électeurs de marquer leurs préférences et d'arbitrer entre les équipes concurrentes d'un même camp. 

Qui est légitime pour conduire les Régions ? Si les écologistes devancent le PS, il leur reviendra de conduire les Régions. Si le PS sort en tête avec moins de 25% des voix, il conviendra de faire une liste où il détiendra la tête de liste mais pas la majorité des élus seule.

cajj