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Repeat after me

Par Bellgarath

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Non, l’adolescence ne se résume pas à des boutons, une voix qui mue et une série d’humiliations publiques en milieu écolier. Aussi incroyable qu’il puisse paraître, il y avait  aussi d’immenses joies. Ricaner (bêtement) avec sa meilleure amie (labellisée depuis 2 semaines), pleurer devant des films d’ado, sentir en soi le pouvoir de changer le monde, et écouter de la musique. Mais pas n’importe comment.

Que celui qui n’a JAMAIS écouté de la musique dans une obscurité plus ou moins totale, en se disant que Cabrel (ou Nirvana) c’est trop beau, qu’il est le seul à nous comprendre… Que celui-là me jette le premier single à la figure.

Quand on est adolescent, on vit la musique à fond. Pour peu qu’on soit en plein drame sentimental (moi je l’aime à la folie, lui, il ne me connaît même pas), chaque chanson d’amour devient une douce torture dans laquelle on se complait. Et si en plus c’est une chanson triste, alors là, c’est le pompon, le summum, le pied.

C’est là que la touche « repeat » entre en action. Parce que c’est bien beau d’être en phase avec Francis ou Kurt, mais s’il faut se lever à chaque fois pour remettre la chanson, ça casse la montée de larmes, ça rompt le blues, ça empêche de se sentir triste, malheureux et incompris. Ça empêche de se sentir bien. Au fond du gouffre certes, mais bien.

Grâce à cette fameuse touche « repeat », on peut écouter la chanson 20 fois de suite, sans avoir à lever le petit doigt, et sans en avoir marre. Et 10 ou 15 ans après, on s’étonne de connaître encore les paroles par cœur ?

On se morfond seul( e) ou en groupe, en fumant des cigarettes, allongé(es) sur un tapis. On se laisse envahir par la musique, par les paroles, on communie dans un même élan de morosité. Allongées sur la moquette, tout colle à notre état d’esprit, à notre situation. On n’a même pas besoin de parler puisque le chanteur le fait pour nous. Il chante nos pensées.

Pourquoi parler de ça, me demanderez-vous. Parce que la semaine dernière, j’ai mis cet excellent CD *que j’avais déjà écouté de nombreuses fois, et allez savoir pourquoi, ce soir-là, j’ai accroché sur une chanson et j’ai retrouvé mes 15 ans. Je n’arrivais plus à arrêter de l’écouter. La mélodie me transportait, les paroles me touchaient. Il ne me manquait plus que le sac à dos et les problèmes de peau. Oxymorons un peu : j’étais prise d’une joyeuse tristesse. J’avais grandi, la chanson ne correspondait pas à ma situation, mais c’était tellement bon de se laisser aller ainsi…

Et vous, quelle chanson avez-vous écouté en boucle ?

* excellent CD tiré d’un excellent film que je vous recommande chaudement «  Good Morning England ». Toute l’ambiance des radios pirates (avant que les radios libres soient libres) ajouté à l’humour anglais potache... un régal avec une BO incroyable.


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