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Le "beur" de Morano...

Publié le 16 décembre 2009 par Philippejandrok

«Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c'est qu'il aime son pays, c'est qu'il trouve un travail, c'est qu'il ne parle pas le verlan, qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers» Nadine Morano.

Et bien moi, Madame Morano, je voudrais simplement qu’on lui en donne un et ma question se résumera à ceci :

- Lui en donne-t-on un, un emploi ?

On n’en donne déjà pas aux quadras qui ne sont pas issus de l’immigration maghrébine, alors comment en donner un jeune musulman qui est français, qui aime son pays, qui ne trouve pas de travail, qui ne parle pas le verlan et qui ne met pas sa casquette à l'envers ?

Avec la campagne de licenciement du gouvernement auquel Madame Morano appartient, je trouve inconvenant non pas qu’elle assume ce qu’elle a dit lors de son meeting dans les Vosges, mais qu’elle prétende qu’un jeune arabe bien propre sur lui aurait éventuellement la possibilité de trouver un emploi ? C’est encore à voir.

Mais elle semble bien ignorante de ce qui se passe dans réalité.

J’ai des amis berbères, je connais les enfants depuis plus de 20 ans, deux d’entres elles ne trouvent pas d’emploi à cause de leurs origines et pourtant, ces filles sont tout à fait épatantes et disposées à travailler ?

Il ne fait pas bon être étranger dans ce pays, malgré toute la démagogie politique que l’on entend au quotidien.

Une amie, agent immobilier, vient de vendre un bien à un algérien de près de 60 ans, ce même bien lui avait été refusé par une autre agence à cause de son origine arabe et cela s’est passé en Alsace, que dis-je, en France, la semaine dernière.

Il n’est pas question ici de stigmatiser une frange de la population et de faire passer les arabo-musulmans pour des martyrs, comme dans toutes les communautés, il y en a des bons et des mauvais, ne soyons pas naïfs et nous remarquons plus souvent les actions des mauvais, plutôt que celles des bons parce que cela arrange, mais le plus choquant de la phrase de Madame Morano est de vouloir faire croire que les jeunes « beurs » ont toute leur chance de trouver une emploi s’il changent d’attitude ?

Et bien c’est faux et c’est bien le pire de la profondeur de sa réflexion.

J’aimerais que les journalistes remettent un peu les pendules à l’heure, qu’ils analysent jusqu’au bout leurs articles à sensation, au lieu de se limiter à des débats Gauche-Droite qui ne veulent rien dire, il n’est pourtant pas difficile d’extirper la substantifique moelle de ce débat, non ? Peut-être que si, et après on nous dira que nous ne sommes pas manipulés ?

Nous vivons une époque formidable.


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