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Quand la justice espagnole se fout de la gueule du monde

Publié le 17 décembre 2009 par Jeanpaulbrouchon

Oyez, oyez braves gens. Oyez, oyez, sportifs impliqués dans l’espagnole affaire Puerto. Vous pouvez dormir la conscience tranquille malgré la lourdeur de vos méfaits. La justice espagnole vous protège. Elle ne communiquera pas vos dossiers, poches de sang et autres preuves de votre culpabilité aux instances sportives tant que, dit-elle, l’enquête n’est pas terminée. Ainsi en a décidé le tribunal provincial de Madrid.

De toute évidence, cette justice espagnole-là n’est pas pressée de faire toute la lumière sur cette affaire Puerto dans laquelle il a été établi que près de 200 athlètes (ou plus, à ce stade-là on ne compte plus...) y ont été mêlés dont 34 cyclistes. L’enquête débute bien avant le 23 mai 2006, date à laquelle la Guardia Civile arrête Manolo Saïz, le directeur sportif; Efemiano Fuentes, le docteur et Alberto Leon, le vététiste. Elle débute dès 2005 c’est-à-dire il y a maintenant presque cinq ans et, sans rire, cette justice-là explique que l’enquête n’est pas encore terminée. Elle ferait mieux de dire qu’elle a enfoui le dossier dans les oubliettes et qu’elle n’envisage pas d’y fourrer son nez.

Trois coureurs cyclistes seulement, sur les 200 athlètes soupçonnés d’être mêlés à cette affaire, ont avoué. Ils ont été punis. L’italien Ivan Basso a purgé deux ans de suspension, son compatriote Michele Scarponi un an et demi, tandis que l’allemand Jorg Jaksche qui avait écopé d’un an de suspension a préféré se retirer définitivement des pelotons. Il a par ailleurs été établi grâce à des poches de sang retrouvés chez Fuentes que Ian Ullrich avait bel et bien fait appel aux services dudit docteur, mais Ullrich a quitté les pelotons. Quant à l’espagnol Alejandro Valverde, le Comité Olympique italien a pu se procurer l’une de ses poches de sang en profitant des vacances du juge Serrano chargé de l’enquête et n’a pu faire mieux, après avoir établi sa culpabilité, que de l’interdire de courir sur le territoire italien pendant deux ans.

Tous les autres athlètes peuvent donc désormais dormir tranquille. Ce n’est pas demain que la justice espagnole va leur poser des questions.

Il n’en reste pas moins que cette décision du tribunal provincial de Madrid est un coup très dur porté à la lutte antidopage. Et que dire de ceux qui ont avoué, ont été punis alors que si l’on suit les travers de la justice espagnole, ils n’auraient pas dû être exclus momentanément des pelotons.

Décidément, dans certains pays d’Europe, il y a des juges qui oeuvrent beaucoup trop lentement sans se soucier de l’éthique du sport.

De plus on se demande bien ce que vont pouvoir se dire les membres du TAS (Tribunal Arbitral du Sport) dont la prochaine réunion est prévue sur trois jours à la mi-janvier.

Jean-Paul Brouchon


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