Magazine Environnement
Nous vous parlons régulièrement de la technique de traitement de l'eau par osmose inverse, souvent utilisée pour le dessalement des eaux de mer. Cette technique consiste à produire de l'eau douce en mettant sous pression un réservoir d'eau salée bordé par une membrane très fine. Il se trouve que le procédé d'osmose simple (non pas inverse, donc), présente la caractéristique symétrique de permettre la production d'énergie.Une centrale vient ainsi d'ouvrir en Norvège, qui fonctionne uniquement grâce au mélange d'eau douce et d'eau salée à travers une membrane filtrante. Cette unité est le fruit de recherches entamées en 1992 par la compagnie norvégienne Statkraft, mettant en évidence l'énergie dynamique induite par la mise en présence de sources d'eaux comportant différent degrés de salinité. Concrètement, l'eau moins salée a tendance à venir se mélanger à l'eau plus salée, jusqu'à obtention d'une salinité homogène. Ce mouvement induit une certaine pression au niveau du réservoir d'eau salée, pression qui permet d'entraîner une turbine. Il suffit dès lors de construire des unités de production électrique à l'endroit où se mêlent eau douce et eau salée, par exemple à l'embouchure des fleuves.L'installation norvégienne actuelle ne constitue qu'un prototype, mais le potentiel de cette énergie hydrique propre et renouvelable est d'ores et déjà énorme : une première usine de 25 Mwh doit être mise en chantier, et à terme, on estime que la production européenne pourrait se développer jusqu'à atteindre 1600 Twh, ce qui représente... la moitié de la production actuelle !