De la chute de Ségolène Royal dans les sondages

Ségolène Royal toujours égale à elle-même déplait de plus en plus. Comment peut-on expliquer que ce qui a plu déplait ? Avec une intuition exacerbée, Mme Royal répète à l'envi des sorties médiatiques à l'occasion desquelles elle exprime sa sensibilité particulière. Aujourd'hui les électeurs autrefois ravis de sa différence lui font griefs de ses sorties. Jusqu'à lors, les électeurs percevaient les sorties royalistes comme une contribution originale au débat par une personne pouvant plus que toute autre aspirer à présider le pays. Aujourd'hui, alors que son camp n'en finit pas des divisions, ce qui prédomine ce n'est pas l'apport original mais l'expression d'une voix discordante et non constructive. Depuis toujours, l'interrogation sur la faculté de Ségolène Royal à fédérer, à rassembler ses propres troupes -puis au-delà- est posée. Semaine après semaine, bien qu'elle s'interdise toute critique de la direction nationale du PS, son incapacité à jouer collectif marque ses sorties. En cette raison, notamment, l'opinion la sanctionne. Demain, si elle persévère, il ne lui restera plus que la position du recours : devant l'échec de tous les autres qui n'ont jamais voulu l'écouter, elle apparaîtra comme la seule détentrice du bon chemin. Cette hypothèse est forte. Elle implique l'échec de la gauche. Or celle-ci étant vouée à remporter les élections locales donc régionales, il faudra attendre les présidentielles-législatives, une défaite de la gauche pour repositionner Ségolène Royal. Tout cela est bien loin. cajj