Bernard Kouchner, le plus populaire des ministres de ce gouvernement Fillon, a soulevé un tollé en affirmant à la tribune de l'Assemblée nationale que la France se devait d'accueillir un plus grand nombre d'étudiants afghans au moment même où son collègue Besson affrétait un charter d'Afghans pour Kaboul.
Il n'est pas possible que le ministre des Affaires étrangères se soit laissé déborder puisqu'il lisait un texte écrit. Sans doute pour éviter tout dérapage. Ce renvoi des sans papiers Afghans a même fait dire à Fadela Amara (notre photo avec Kouchner) « que ce n'est pas la France qu'elle aime » et qu'elle aurait préféré qu'on attende la fin de la guerre en Afghanistan pour renvoyer ces immigrés chez eux.
Frédéric Lefebvre, l'impayable porte-parole de l'UMP, s'est offert le luxe d'affirmer qu'il jugeait totalement légitime qu'on renvoit en Afghanistan des hommes en pleine force de l'âge, capables de porter les armes, et donc d'être enrôlés dans les rangs de l'armée afghane pour faire la guerre aux Talibans. C'est toujours plus facile d'aller faire trouer la peau des autres que la sienne propre même si je n'ignore pas que 4 000 soldats français sont sur le sol afghans pour entraîner les forces de police et les forces armées à affronter le pire. On sait pourtant, de toute évidence, que jamais la force ne parviendra à régler les problèmes politiques dans cette région du monde. François Loncle, vice-président de la commission dees affaires étrangères a déclaré à cette occasion : « Il est parfaitement inadmissible de renvoyer dans un pays en guerre des gens qui se sont enfuis. »