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Humanitaire : de grandes questions

Publié le 02 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak

En marge de la crise de confiance et des nombreuses questions que posent la position et l'action entreprise au Darfour ou plutôt au Tchad par les membres de l'Association L'Arche de Zoé, il n'est pas inutile de prendre un peu de recul et de temps de réflexion par rapport au business de l'humanitaire, à son envahissante administration et à l'éthique qui devrait régir ses actes.

Même au CICR, on connaît le problème des délégués revenus au pays ou à la centrale et qui sont tellement "crochés" par leurs missions passées qu'elles laissent sur eux des impacts psychologiques indélébiles au point qu'ils en deviennent quasi inutilisables au quotidien dans des tâches moins opérationelles.

Il y a chez la plupart des candidats à l'humanitaire une dualité des moteurs internes qui les guident vers des horizons ambitieux, pacificateurs, réalisateurs au sens personnel, mais qui malheureusement souvent aussi ne sont pas suffisamment cadrés dans un concept d'intervention, dans une sorte de culture interne qui a priori et in situ définisse limites et buts de façon claire et cohérente. Faut-il amasser des centaines de millions d'euros à cause d'un tsunami pour finalement s'apercevoir, quelques années après, que ces sommes ne pourront pas être dépensées dans le cadre strict et les buts précis dans lesquels ils ont été demandés et donnés ? faut-il alors reporter l'utilisation de ces sommes sur d'autres actions ? que devient dans une telle hypothèse le lien entre le don appelé ou spontané et le but du geste au moment de sa réalisation ? pourquoi les organisations se multiplient-elles à une vitesse exponentielle ? le statut d'ONG ne cache-t-il pas parfois des organismes aux buts pas forcément avouables, ou alors dument noyautés par certains gouvernements ? quelle est la première urgence ? la vie, la lutte pour la survie, contre la faim, contre la violence faite aux innocents civils, d'accord.

Mais est-on vraiment sûr d'agir au mieux des intérêts des personnes en cause. Bien sûr qu'il faut agir, c'est indiscutable, mais ne faut-il pas réfléchir avant aux conditions d'action. On ne peut s'empêcher de penser que l'humanitaire est inondé d'organismes en tous genres qui finalement agissent sans coordination, parfois se tirent dans les pattes et surtout ne sont pas nécessairement professionnels.

Et l'une des questions éthiques dérivées des premières est celle de la bonne conscience achetée au prix d'un don. Est-ce juste, doit-on donner là-bas, ici, de soi-même, de son temps ou/et de ses qualifications dans une matière, doit-on remplacer de pseudo empèchements de tendre le bras et la main par des billets de banque.

Encore une fois, ce billet d'humeur est un billet de questions auxquelles je n'ai de loin pas de réponses définitives mais qui me trottent dans la tête depuis longtemps et qui ont été ravivées par cette fameuse action au Tchad. Et vous, que pensez-vous de tout ceci ?


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