Salon du monoï 2009 à Tahiti

Monoï Here (monoï chéri) est la 3ème édition du salon du monoï dans le jardin du Fare Tauhiti Nui (Maison de la culture). Nous avons les stands des Mamas (femmes mûres) et des labos (technique occidentale), les démonstrations de fabrication sur le paepae (plate-forme), les conférences dans les théâtres. Le décor est planté.

 
Le monoï ce sont pour la composition des noix de coco râpées, des fleurs, des bernard-l’hermite (des gros car on ne prend que l’abdomen) ou des oursins. Ce sont ensuite de nombreuses manipulations et beaucoup de soleil. C’est enfin une mise en flacons. Le monoï peut-être parfumé au tiare Tahiti, au pitate (jasmin), au santal, au motoi (ylang-ylang), etc. On prépare le monoï painapo (ananas) en faisant macérer les « yeux » dans l’huile de coco.

Je rends visite aux Mama des Tuamotu qui fabriquent un horo (faisceau parfumé), ornement que les Polynésiennes piquent dans leur magnifique chevelure noire. Elles y marient l’aneth (famille des ombellifères), le tiare Tahiti, l’anuhe (fougère), l’avaro (famille des Verbenacées), l’otime (menthe sauvage), le miri (basilic), le kahaia (Guettarda speciosa) ou tafano, l’horahora (Lapidiu Tahiti). Les plages coralliennes sont moins riches en végétation que les Marquises.

Alors je vais saluer les Mamas des Marquises, leur horo est différent, il est construit de tiare Tahiti, d’aneth (ombellifère), de maire (fougère légèrement odorante), de miri (basilic), d’otime (menthe sauvage), de painapo (ananas) macéré dans le puahi (santal), de racines de vétiver, de racines de vétiver macérées dans du ena (Curcuma longa), d’avaro (Premna obtusifolia), de porohito ( petites « pommes » rouges, famille des Solanacées), d’ylang ylang (famille des Annonacées), de mehe (fougère), de vanille, de fara (famille des Pandanacées), d’otime (famille des Labiées), des fleurs du pua. Les grandes fleurs blanches du pua ont un parfum délicat, elles sont utilisées pour fabriquer couronnes et guirlandes aux Marquises où le pua était autrefois la fleur nationale au même titre que le tiare à Tahiti. Dans l’ancienne religion polynésienne, l’arbre avaro était l’emblème du dieu Avaro (« Urticaire intense »). Ceux qui osaient le couper risquaient de voir leur peau se couvrir de taches semblables à celles de l’écorce ! Le remède consistait à brûler dans un feu une branche de l’arbre, en adressant une prière à Avaro…

Pour préparer le monoï ahi, les Tahitiennes mélangent à du lait de coco venant d’être extrait d’une noix mûre à de la râpure de santal. On prépare le monoï miri avec les sommités fleuries du miri (basilic). Voici quelques éléments pour fabriquer monoï et horo, avec la bénédiction des dieux polynésiens et mes encouragements.

Sabine de Tahiti

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