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La «Playlist» 2009 de mémé Kamizole : scandales à l’appel !

Publié le 21 décembre 2009 par Kamizole

sarko-pabo.1261399528.jpgLa fin d’année et la période des fêtes est traditionnellement l’occasion de quelque rétrospective et autres bilans de l’année qui s’achève. Je n’aime guère le terme de “playlist” qui sévit partout mais la newsletter de Libération me fournit un petit télescopage de titres comme je les aime : La Playlist, avec JP Nataf - et j’avoue que je ne connais pas ce JP Nataf mais toujours est-il qu’il est venu dans les studios de Libé avec une pile de disques – et cet autre titre, qui me parle plus La liste des évadés fiscaux est erronée, selon HSBC… L’évasion fiscale des nantis n’est qu’un scandale de plus dans notre beau pays et dans le monde tel qu’il va – mal – aujourd’hui.

Je vais tenter une petite reconstitution du palmarès des scandales 2009. Forcément incomplète faute de temps et sans doute aussi de mémoire absolue. Le lauréat toute catégorie sera indubitablement Nicolas Sarkozy. Suivi de près par Eric Besson, actualité brûlante du moment oblige et pour l’ensemlble de son œuvre au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale depuis février 2009.

Pour Nicolas Sarkozy, en tête – un scandale d’Etat – le Karachigate qui faisait bruire la presse et la blogosphère avant l’été et dont on ne parle plus pour l’instant mais qu’il faudra bien remettre sur le tapis ne serait-ce que pour les victimes et leur famille…

Toujours dans la rubrique judiciaire, l’affaire Clear-stream. Le chef de l’Etat n’ayant pas craint – alors qu’il est théoriquement le garant des institutions judiciaires – de déclarer les accusés coupables avant même le procès alors que la présomption d’innocence implique que nul ne soit déclaré coupable avant d’avoir été jugé tel. Mais il visait son ennemi Dominique de Villepin, qu’il souhaitait voir pendu à un croc de boucher ! et donc, tous les moyens et les coups étaient bons pour orienter la justice… aux ordres ?

L’affaire de Tarnac… ou comment l’on fabrique des “terroristes” dans un dossier aussi vide qu’un casse-croûte de chômeur… Bien évidemment pour faire peur aux contestataires non conformistes en puissance. Que l’on ne me fasse surtout pas dire que la police aurait forgé des indices de toute pièce. Mais ce dossier a été instruit à charge sans aucunement tenir compte des invraisemblances chronologiques ou matérielles, ce qui ne vaut guère mieux sur le plan juridique alors que nos principes voudraient que l’on instruisît également à décharge. Fort heureusement, les avocats des inculpés auront mené une contre-enquête prouvant à l’envi que les accusés n’avaient pu aucunement se livrer au sabotage de la ligne TGV. Notons que le vrai coupable court toujours…

La gestion de l’affaire de la «cellule 34» a été aussi calamiteuse. Vous vous souvenez sans doute que nombre de personnalités politiques auront reçu des colis contenant une balle. Méthode souvent utilisée par la Mafia ou autres organisations criminelles pour faire comprendre que la vie de ceux qui les reçoivent est menacée. Il me semble que depuis, le vrai présumé coupable a été démasqué. Toujours est-il que les forces de police se sont déchaînées dans des petits bourgs héraultais sur de prétendus coupables qui avaient tous comme point commun d’être des contestataires mais sur des plans tout à fait anodins et bien loin de menacer l’ordre public. Bis repetitas, donc.

Cette affaire a cependant été l’occasion de voir la police à l’œuvre en matière de gardes à vue… comme le relatait en février un article du Figaro Gardé à vue par erreur à cause d’une lettre de menaces contre Sarkozy : «Une perquisition musclée et sept heures au commissariat. Un retraité a vécu un cauchemar à cause d’une lettre de menaces signée de son nom mais qu’il n’a jamais écrite». On lui aura même fait un prélèvement ADN ! Preuve que tous les incidents et autres gardes à vue injustifiées qui avaient émaillé l’année 2008 n’avaient pas servi de leçon.

«L’affaire Prince Jean» - auquel était destinée la présidence de l’Epad pour l’aménagement de La Défense - illustre à merveille le système clanique et népotiste…

La “famille” et les amis : ou le grand retour du système des «copains et des coquins» naguère fustigé par Ladislas Poniatowski. Bref, une République bananière qui aura été la risée des médias étrangers qui s’en donnent à cœur joie avec les différentes frasques de Nicolas Sarkozy ! au-delà, c’est “main basse sur la ville” et le projet du «Grand Paris» n’est rien d’autre que cela et je vous fiche mon billet que les terrains préemptés au nom de l’Etat à proximité des gares et des centres-villes seront ensuite rétrocédés aux promoteurs amis… Les pauvres qui y habitent aujourd’hui seront relégués toujours plus loin. Ensuite de quoi, on peut s’étonner que cela aille mal dans nombre de cités des banlieues.

Nicolas Sarkozy s’y entend à merveille pour “faire danser l’anse du panier” mais exclusivement avec les deniers publics. «Pervers narcissique» selon le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez et donc obsédé par son “image”«miroir, miroir, suis-je le plus beau» ? – il multiplie les sondages. Les sommes dépensées – allant de surcroît à ses très “chers” conseillers Patrick Buisson et Giacometti – ont nourri les polémiques tant au début de l’été que cet automne. Remercions tant la Cour des comptes que le député René Dosière, grand spécialiste du budget de l’Etat, de débusquer les excès de Nicolas Sarkozy.

Mais si ce n’était que cela ! Le budget de l’Elysée sous Sarkozy est un scandale permanent… Nicolas Sarkozy est atteint de la folie de grandeurs. Ainsi la machine à café à 25000 euros ! qui équipera le futur Airbus présidentiel. Il ne pouvait faire en effet moins que le président des Etats-Unis avec son «Air Force One»… Mais la taille des Etats-Unis n’est pas comparable à celle de l’Hexagone ! Nous aurons donc un fort dispendieux «Air Force Zéro»… Zéro à l’image du Président de la République.

Qui multiplie les voyages en avion en France autant qu’à l’étranger. En France, ces voyages – le plus souvent il en profite pour tenir meeting avec l’UMP – coûtent la peau des fesses aux contribuables… ne serait-ce que par le nombre de forces de l’ordre mobilisées. Ridicule autant qu’onéreux. Je pense que deux équipes de rugby suffiraient amplement. Il suffirait de cacher Sarko sous la mêlée à la place du ballon ovale. Mais ce serait peut-être dangereux car cela s’esbigne souvent par en dessous et les talonneurs, s’ils ne l’aiment pas, pourraient être fort bien tentés de lui décocher un méchant coup de latte.

La Cour des comptes et René Dosière se sont penchés sur les inouies dépenses liées tant à l’éphémère présidence de l’Union européenne : 171 millions d’euros au total ! – il est heureux qu’elle n’ait duré que 6 mois ! et nous avons sans doute évité le pire car se prévalant d’un bilan exceptionnel qu’il était bien le seul à tirer, il prétendait qu’on lui confiât le même rôle après le 1er janvier 2009… - qu’au somptuaire sommet inaugurant aux Petit et Grand Palais le “bébé” de Nicolas Sarkozy, à savoir l’Union pour la Méditerranée :16,6 millions d’euros déboursés en deux jours !

Un vrai festival !1 million d’euros pour un repas réunissant 43 chefs d’Etat, de dispendieux travaux d’aménagement même pas durables ! Des sites qui auront nécessité de faire travailler les ouvriers jour et nuit, à cause de l’impréparation du projet (marque de fabrique que Sarko & Co devrait faire déposer !) et des installations qui n’ont même pas été réemployées à d’autres usages par les administrations. Les travaux auront coûté la bagatelle de 12 millions d’euros et les éphémères installations – au minimum 420000 euros… Tout cela sans “appel d’offres” nonobstant la loi… Pourquoi faire ? S’abstraire des règles permet le favori-tisme et des tarifs bien au-dessus du marché. No comment.

Le point d’orgue sera à l’évidence la fameuse douche : 250000 euros pour une douche hi-tech qui n’aura même pas été utilisée pouvait ironiser le «Gardian»… La folie des grandeurs de Nicolas Sarkozy fait le tour du monde… Il est surnommé «Million dollar man» par le site américain d’information Foxnews.

J’aurais garde d’oublier le contrat en or pour le concert du 14 juillet donné par Johnny Hallyday au Champ de Mars… 1 millions d’euros partagés entre le promoteur du spectacle et le rocker… Qui en aura bien besoin pour régler la facture de l’hôpital de Los Angeles et les frais de justice contre le médecin qui l’a opéré à Paris avec le succès que l’on sait.

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Eric Besson est un scandale à lui tout seul. Il marche dans les pas de Nicolas Sarkozy et sombre dans l’ignoble. Il disait vouloir considérer le cas des sans-papiers avec “humanité” mais c’est tout le contraire qui se produit. Il serait grave en colère contre un récent dossier accablant de Marianne dont je recommande bien évidemment la lecture «Enquête sur l’homme le plus haï de la République» de Vanessa Schneider dont je reparlerais quand j’aurais plus de temps.

Entendrait-il faire un procès à l’hebdomadaire puisqu’il paraît que telle est sont intention contre Cambadelis qui l’a comparé à Laval, lui aussi transfuge socialiste et grand “collaborateur” des Allemands sous l’Occupation, bras droit de Philippe Pétain pendant le Régime de Vichy de sinistre mémoire ?

Pour en revenir au total manque d’humanité d’Eric Besson dans le traitement des sans-papiers, un passage de l’article l’illustre à l’envie et cette déclaration émane d’un collègue de Besson : «Hortefeux que la presse décrivait à tort comme un Afrikaner répondait toujours favorablement lorsqu’on lui demandait des régulari-sations sur des dossiers concrets qu’on avait à traiter en circonscription. Avec Besson, on peut toujours s’accrocher»… Ne le dit-il pas lui même : «il est sans états d’âme»… pour cela encore faudrait-il en avoir une ! et se justifie en affirmant «J’applique ma feuille de route», autrement dit ce que lui dicte Sarkozy.

C’est donc sans surprise que je découvre ce matin un titre de 20 minutes Qui a dit: «Eric Besson est le petit télégraphiste, l’exécutant de Nicolas Sarkozy» ? qui conforte exactement ce que je pense… Je ne vous ferai pas languir, il s’agit du député PS Pierre Moscovici : «le responsable du débat sur l’identité nationale, ce n’est pas Eric Besson, Eric Besson en l’occurrence c’est le petit télégraphiste, l’exécutant, l’homme des basses oeuvres, mais l’auteur, l’inspirateur c’est Nicolas Sarkozy!». Le même Moscovici qui considère à juste titre que le débat sur l’identité nationale pollue la République.

Le renvoi des Afghans dans un pays en guerre… Deux charter, le premier concernant 3 réfugiés, et tout dernièrement 9 autres, est à l’évidence criminel… Encore une fois l’inénarrable Frédéric Lefebvre n’aura pas manqué de dire une belle connerie en affirmant que ces Afghans devraient aller combattre pour leur pays au lieu de se réfugier en France… Témoignant d’une totale incompréhension de la situation afghane. De quel côté devraient-ils s’engager dans un pays ravagé par la guerre civile entre moult factions rivales et où l’armée régulière est quasi fantomatique, aussi inefficace sur le terrain que le sont les troupes d’occupation alliées ?

L’inepte mais répugnant débat sur l’identité nationale et tous les dérapages racistes et xénophobes qui l’accompagnent est un point d’orgue. Autant de scandales et de tollés à chaque fois. Certains reprochent aux socialistes de refuser d’y prendre part mais je ne peux que leur donner raison.

Si l’on doit discuter de la manière dont on peut faire mieux adhérer les étrangers aux valeurs – républicaines et laïques – de la France, ce n’est très certainement pas avec de tels gens qui ne l’envisagent que du point de vue religieux, l’antislamophobie cachant de toute évidence un racisme anti-arabe tenace. Sans oublier toutes les discriminations – au faciès et par le nom - qui touchent de même les immigrés originaires d’Afrique…

Mais qu’attendre d’un Nicolas Sarkozy qui remue toute cette boue que dans une perspective purement électoraliste, pour essayer d’attirer les suffrages populaires qui risquent de lui faire défaut aux régionales de mars 2010 et n’n'hésite nullement à sombrer dans la pire démagogie populiste en réclamant du “gros rouge qui tache” ! Si les électeurs des milieux populaires s’éloignent, c’est sans nul doute doute à cause des promesses non tenues… “Le président du pouvoir d’achat” - il n’a jamais été aussi mal en point ! et du “travailler plus pour gagner plus” qui s’est scratché sur le chômage. Sans même parler de sa gestion calamiteuse de la crise sur le plan social : quasi 4 millions de chômeurs toutes catégories confondues et ceux qui sont en fin de droits devant passer l’an prochain de 750000 aujourd’hui à 1 million…

Nicolas Sarkozy a préféré donner des milliards pour sauver les banques et l’industrie automobile. Rien pour les chômeurs et tous ceux qui souffrent de la cherté de la vie alors que leurs revenus sont peau de chagrin, même dans les classes moyennes. Un scandale en soi.


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